Le PTB dans le même sac que l’extrême-droite? La menace d’un cordon sanitaire est de nouveau brandie

À quelques mois des élections communales, le PTB est dans le viseur de la plupart des autres partis politiques wallons, et notamment du cdH. Benoît Lutgen a évoqué un possible cordon sanitaire concernant le parti d’extrême-gauche, afin d’éviter toute alliance pour les communales. Et le problème pour les troupes de Raoul Hedebouw, c’est que cette idée ne déplaît pas.

« Même si le racisme distingue l’extrême droite de l’extrême gauche, pour nous, il est exclu de gouverner avec un parti extrémiste »: Benoît Lutgen, le président du cdH, ne pouvait pas être plus clair au moment d’évoquer de possibles alliances avec le PTB dans quelques mois en vue des élections communales.

Du côté du cdH, ce sera un grand non. « Le code de déontologie interne est très clair. Nos valeurs sont incompatibles », assène le président des humanistes, ajoutant concernant le PTB: « C’est un parti marxiste, pur jus, absolument pas débarrassé des fondements idéologiques d’extrême gauche, qui veut instaurer une société non démocratique ».

Défi et le MR au soutien

De là à proposer un cordon sanitaire, il n’y a qu’un pas qui a été franchi. Ce qui reviendrait donc à mettre dans le même sac extrême-gauche et extrême-droite et cela ne fait pas peur à Lutgen et au cdH. Surtout que le parti humaniste n’est pas tout seul dans cette lutte.

« Nous ne conclurons pas d’accord avec le PTB, ni avec la N-VA, ni avec le PP ou un parti d’extrême droite. Mais il n’y a pas de risque, je n’ai aucune crainte », a ainsi renchéri Olivier Maingain, le président de Défi, qui a toujours repoussé la possibilité de gouverner avec le PTB. Même son de cloche du côté du MR: « On estime qu’il n’est pas possible de gouverner avec eux », fait-on savoir du côté du parti de Charles Michel dans les colonnes du Soir toujours, sans toutefois évoquer l’expression « cordon sanitaire ». Mais si le mot n’est pas réellement prononcé, c’est tout comme.

Ecolo se refuse pour l’instant à prendre position, tandis qu’au PS, le discours se veut offensif en revendiquant la légitimité du vote utile pour l’électorat de gauche: « Actuellement, on constate que le PTB est réticent à l’idée de participer au pouvoir. Les citoyens qui souhaitent un vote de gauche qui soit utile pour diriger leur commune ont donc tout intérêt à choisir le PS ».

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« C’est grave de la part d’un président de parti »

Ce n’est pas la première fois que les dirigeants des partis politiques wallons écartent la possibilité d’alliances avec le PTB. La question leur avait déjà été posée il y a plusieurs mois, quand le parti marxiste avait grappillé une belle part de l’électorat dans les sondages. Benoît Lutgen s’était déjà montré offensif à l’époque à ce sujet. Mais il n’avait pas évoqué aussi clairement la possibilité d’un cordon sanitaire, avec de possibles exclusions du parti en cas d’alliance avec le PTB, menace brandie également du côté de Défi ou du MR…

Mais pas de quoi faire trembler Raoul Hedebouw: « C’est grave de la part d’un président de parti, qui se ferme au débat démocratique, et jette des anathèmes. M. Lutgen est dans la logique du ni-ni, ni gauche, ni droite, laquelle, en réalité, comme on le sait, veut juste dire ni gauche », a répliqué le porte-parole du PTB aux attaques de Benoît Lutgen. La guerre des mots ne fait que commencer: les élections communales n’auront lieu qu’en octobre pour rappel…
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