Le PS veut-il donner des cours d’histoire en fonction des origines des élèves ou pas? La fille de Moureaux sème la confusion

Des leçons d’histoire qui changent en fonction des élèves? C’est plutôt étrange et même dangereux: l’histoire n’est-elle pas la même pour tout le monde? Surtout si c’est ton origine ou tes racines qui jouent un rôle dans les cours que tu reçois. D’abord, la membre du parlement Catherine Moureaux (PS) a donné une interview à la Capitale pour parler de cette proposition mais maintenant, elle la « corrige » et affirme tout le contraire.

La membre du parlement francophone bruxellois, Catherine Moureaux (PS), la fille du légendaire, Philippe Moureaux, a formulé une étrange proposition pour l’enseignement dans La Capitale: une partie des cours d’histoire donnés dans le secondaire serait déterminée par l’origine des élèves.

Catherine Moureaux a littéralement parlé d’un enseignement « à la carte »: « Je constate, notamment chez une grande partie des jeunes originaires d’Afrique subsaharienne et du Maghreb, des difficultés identitaires. Je l’ai remarqué notamment lors de la projection des « hommes d’argile » devant des élèves du 2 e et 3 e degré. Ce film raconte l’incorporation de soldats marocains au sein de l’armée alliée durant la Seconde Guerre mondiale. Il montre les atrocités commises à l’époque contre leurs ancêtres. J’ai bien vu que les jeunes avaient du mal à appréhender ce sujet. Cela peut les conduire à aggraver leur sentiment de discrimination. Et ce, alors même que ce ressenti part d’une situation existante. Ces jeunes sont victimes d’une discrimination bien réelle. Sur un autre versant, il faudrait également enseigner à ces étudiants ce que leurs nobles ancêtres ont amené à l’Europe, comment ils ont été accueillis. Il y a un manque de ce côté-là », aurait-elle déclaré à La Capitale.

Et le Congo aussi doit être plus abordé: « Notre volonté, c’est qu’au terme de ses études, chaque étudiant du secondaire ait au minimum été confronté à l’histoire de la colonisation et de la décolonisation au Congo. Mais aussi à celle d’un autre pays ‘à la carte’, en fonction du public scolaire » a laissé savoir Catherine Moureaux dans le journal.

Histoire « à la carte »

Une idée radicale surtout si tu te demandes où cet enseignement « à la carte » s’arrête. Plus tard dans la matinée, elle a corrigé ses propos. Le journal « l’aurait mal citée ». D’après elle, le fait que les étudiants reçoivent un certain enseignement en fonction de leurs racines, c’est ce qu’il se passe maintenant et ils « manquent certaines connaissances de base de notre histoire. »

Les professeurs d’histoire de cinquième et de sixième année de l’enseignement secondaire en Fédération Wallonie-Bruxelles peuvent déjà remplir une partie de leur leçon eux-mêmes. « Il y a donc des classes qui quittent l’école secondaire sans avoir avoir appris l’histoire coloniale belge ou les autres grands conflits » explique Moureaux à Bruzz. « C’est une mauvaise tendance ».

La ministre de l’Enseignement Marie-Martine Schyns (cdH) « est ouverte à la discussion mais les gens sur le terrain préviennent de problèmes pratiques potentiels ». « L’histoire de la colonisation/décolonisation du Congo est incontournable dans le cadre de la culture générale de nos élèves sur l’histoire de la Belgique. Mais rien n’empêche un prof d’adapter un cours en fonction de son public, pour autant que les balises fixées par les programmes soient parcourues. »

Elle ne se limite pas au Congo

Sudpresse a répondu à Catherine Moureaux en se référant à son intervention auprès de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Le journal écrit « qu’elle parlait clairement d’aborder ‘selon votre public, un autre fait de décolonisation' ». Ou encore que « certains publics scolaires pourraient trouver pertinent de remonter la trace d’autres faits de colonisation et décolonisation. » Elle dit encore être favorable à « permettre à certains publics de traiter d’autres faits de colonisation et décolonisation. La proposition de la députée ne se limite donc clairement pas à l’histoire du Congo, mais entend aborder d’autres faits. » Le PDF de cette intervention est disponible ici.

Plus
Lire plus...