On est au cœur de l’été et en plein congé du bâtiment, mais rue de la Loi, ça turbine. Le Premier ministre Charles Michel (MR) est occupé à faire les caisses de son bureau, au 16 rue de la Loi, et plus tard, de sa résidence de fonction, le Lambermont. Ces travaux ne se font pas par hasard: après les attentats de Bruxelles, il semble que le siège du gouvernement soit parmi les cibles potentielles. Les travaux doivent permettre une sécurité renforcée, confirme son cabinet.
Qui passe par la rue de la Loi ces jours-ci ne peut pas le rater: le « 16 » est en plein travaux. Alors que presque tout le monde est plongé dans un sommeil estival et se prépare au grand clash budgétaire qui guette à partir du 15 août, chez le Premier ministre, les travaux sont en route. « Il y a en effet des travaux au « 16 ». Entre autres pour y renforcer la sécurité », a confirmé le porte-parole Barend Leyts.
L’audit était cinglant: le « 16 », comme le Lambermont, ne sont pas assez sûrs
Les travaux se sont bien mis en route suite aux attentats, c’est ce que l’on confirme dans les couloirs. Parce que, après les attentats de Paris, les services de renseignement ont eu une meilleure idée des plans des terroristes que Daesh envoie en Europe. Ce qu’il en est ressorti, c’est que le gouvernement belge et ses bâtiments sont bien des cibles plausibles.
À la même période, le Premier ministre Charles Michel a reçu un audit cinglant sur la sécurité de son cabinet au 16, rue de la Loi, et de sa résidence de fonction, au Lambermont. Parce que ces deux bâtiments, qui forment le cœur du gouvernement belge, ne semblent pas du tout assez sûrs. On peut rentrer beaucoup trop facilement dans ces bâtiments, indique l’audit. Et, encore plus fort: il y a cinq ans, le Premier ministre de l’époque Yves Leterme (CD&V) avait reçu un audit similaire. Mais ni Leterme ni ses successeurs Herman Van Rompuy (CD&V) ou Elio Di Rupo (PS) n’y ont rien fait.
Le Premier ministre « ouvert » vs le Premier ministre face au terrorisme
Michel s’y met donc bien maintenant. Pour des raisons de sécurité, personne ne veut lâcher un mot sur ce que ces travaux rassemblent. Mais le « 16 » se cachait derrière des échafaudages ces derniers jours et on travaillait au portail d’accès. Toute l’entrée, derrière le portail, se fait rénover de fond en comble.
Les travaux, et tout le package des mesures de protection, et la vie sous le niveau 3 d’alerte terroriste choque quelque peu, par rapport au Premier ministre que Charles Michel voudrait être: un politicien ouvert, abordable. Ainsi, les dernières années le 21 juillet, il avait invité des citoyens à se balader dans sa résidence de fonction. « Hélas, cet année, cela n’a pu avoir lieu à cause des travaux. Parce que, menace terroriste ou pas, le Premier ministre trouve essentiel de rester ouvert aux citoyens », dit encore Leyts.
