Le gouvernement fait face à un de ses défis les plus importants. Après les attentats de Bruxelles, il est plus que jamais question de la sécurité. Le gouvernement va-t-il prendre des mesures fortes sans aller à l’encontre de notre vie privée? Charles Michel peut-il se surpasser et assurer le rôle du leader en ces temps de crise?
La Belgique a connu son premier attentat-suicide.Jusqu’à présent, gérer le thème de la sécurité était relativement facile: le MR, le parti du Premier ministre et la N-VA, la force dominante de la coalition parvenaient à s’entendre. C’était un sujet plus facile que les discussions socio-économiques, où le CD&V et MR s’opposent souvent à la N-VA et à l’Open Vld.
Un dilemme apparaît clairement: comment gérer la vie privée et traiter en même temps le terrorisme? Car si nous voulons pouvoir contrôler les terroristes, il est nécessaire pour les autorités de pouvoir contrôler tous les citoyens.
De nouvelles règles?
Les jours qui viennent, la question de la sécurité sera sur la table. Après les attentats de Paris, il était question d’un « Patriot Act » belge. Une série de mesures de surveillance. Bart De Wever (N-VA) y était très favorable mais cela a finalement été abandonné.
Cette fois, il en est de nouveau question:
- La détention provisoire serait étendue à 72 heures. Pour le moment elle est limitée à 24 heures et puis un mandat d’arrêt doit être délivré. Les enquêteurs veulent plus de temps. Mais pour modifier cela, il faut modifier la Constitution, ce qui nécessite une majorité de deux tiers à la chambre.
- Un bracelet électronique pour les djihadistes. C’est une mesure préventive pour les djihadistes qui reviennent. L’idée n’est pas nouvelle mais elle n’est pas acceptée par tout le monde. Mais comment faire ça légalement?
Interdiction des cartes prépayées. C’est de cette manière que communiquent les terroristes. Mais cette mesure restreindrait la liberté des citoyens.
- Des perquisitions menées la nuit. Pour l’instant ce n’est pas possible. Mais c’est une règle qui revient en arrière, il y a des opposants.
- La situation d’urgence. Il y a quelque chose de stipulé dans la Constitution mais c’est trop vague. Il faudrait une définition exacte et de préférence avec plus de pouvoir pour la police et la justice.
- Mille agents supplémentaires pour Molenbeek.
Michel va-t-il se surpasser?
Les jours qui suivent, nous aurons plus d’éclaircissements sur la force des mesures que le gouvernement va prendre. Jan Jambon (N-VA) demande « laissez-nous déjà mettre en place ce que nous avions décidé de faire ».
Tous les yeux sont tournés vers le Premier ministre, Charles Michel. Hier, il annulé son voyage en Chine. Il doit commencer un difficile travail de communication. Comment amener un message d’espoir après ces attentats? Il doit montrer que nous ne sommes pas vaincus, rassurer le peuple et répondre à ses questions.
Hier, il a fait de son mieux notamment en se rendant à la veillée organisée à la Bourse. Mais le plus dur reste à venir demain à la Chambre.