Le pacte migratoire pour les nuls: quelle est cette chose qui fait vaciller le gouvernement

Depuis quelques semaines, les passions politiques belges sont exacerbées par le pacte migratoire des Nations Unies qui doit être approuvé à Marrakech la semaine prochaine. Aujourd’hui, le gouvernement est en pleine crise car le plus grand parti de la coalition, la N-VA, refuse de soutenir ce pacte. Mais au fait, il dit quoi ce pacte migratoire? 

Presque tous les États membres des Nations Unies se sont mis d’accord sur le fait qu’il faut mettre en place des moyens ambitieux pour réglementer la migration mondiale. Cela a été convenu en juillet, après des années de négociations. Le traité sur une « migration sûre, ordonnée et régulée » est brièvement appelé pacte sur la migration ou également accord de Marrakech car il doit être signé dans cette ville la semaine prochaine.

Plus de 180 pays ont discuté de la migration ces dernières années sous la direction des Nations Unies. Cela a accouché d’une lettre d’intention pour une meilleure politique migratoire dans le futur. Ce n’est pas un traité international et il n’est en aucun cas juridiquement contraignant, peut-on lire dans le texte.

Le texte explique pourquoi les personnes émigrent, comment les migrants devraient être protégés, comment ils peuvent s’intégrer dans les sociétés dans lesquelles ils se retrouvent et comment ils peuvent retourner dans leur propre pays.

La déclaration est basée sur le principe que la migration ne s’arrêtera pas de sitôt et qu’aucun pays ne peut résoudre tous les problèmes seul. Cela implique donc la mise en place d’une coopération internationale et c’est pourquoi le traité parle de nombreux aspects de la migration.

23 objectifs

La déclaration fixe 23 objectifs, voici les plus importants:

– Recueillir des données et des informations sur les migrations afin que de bonnes politiques puissent être élaborées par les pays et les Nations Unies. À l’heure actuelle, ces informations sont collectées de nombreuses manières, avec différentes méthodes, définitions et données statistiques

– Réduire les raisons qui poussent les gens à migrer. Quitter votre pays d’origine peut être motivé par des causes politiques, économiques, sociales et environnementales / climatiques.

– Fournir des informations correctes et actualisées afin que les migrants potentiels puissent effectuer une meilleure évaluation de leur voyage. Cela concerne les informations sur les visas de travail et d’études ou sur les conditions requises pour obtenir un permis de séjour dans un pays.

– Encourager les citoyens à se munir de documents d’identité et d’autres documents. Les passeports, les documents de voyage et les certificats de naissance permettent de mieux identifier l’identité et la nationalité d’une personne. De meilleurs enregistrements dans les registres d’état civil peuvent empêcher des personnes d’être apatrides.

– Améliorer les conditions de travail ainsi que les moyens honnêtes et éthiques d’aider les gens à trouver du travail. Il s’agit de lutter contre le travail illégal, l’exploitation, l’esclavage et la traite des êtres humains, et de rendre les diplômes et les compétences équivalents entre différents pays.

– Réduire la vulnérabilité des migrants. Cela doit être fait en protégeant mieux les droits des migrants dans les pays d’origine, les pays par lesquels ils voyagent et leur destination, conformément au droit international. Cela est particulièrement important pour les enfants et leur accès aux services de base tels que l’aide juridique et les soins de santé.

– Réduire le nombre de morts et de blessés dus à la migration et faire plus d’efforts pour retrouver les migrants disparus.

– Les procédures de candidature, d’évaluation et d’expulsion des migrants doivent être améliorées et plus prévisibles, la détention de migrants n’étant autorisée qu’en dernier recours et conformément à la loi. Il faut s’assurer que les migrants soient en sécurité si ils sont renvoyés dans leur pays d’origine et cela doit se faire grâce à des évaluations individuelles.

– Promouvoir l’intégration des migrants dans la société, lutter contre la discrimination et promouvoir des perceptions de la migration fondées sur des faits afin que le débat public s’améliore.

Pourquoi c’est nécessaire?

De nombreuses lois, règles, traités et déclarations sont déjà en vigueur et s’appliquent également aux migrants. La Déclaration universelle des Droits de l’homme de 1948 est d’ailleurs un pilier important de la structure internationale. Mais les objectifs du millénaire fixés par les Nations Unies depuis l’an 2000 doivent également contribuer à améliorer les conditions de vie et à réduire la pauvreté, les inégalités, la maladie et la faim.

Cette nouvelle déclaration d’intention sur la migration fait référence à tous ces autres accords. Mais pour améliorer la migration dans le monde entier, les auteurs ont jugé nécessaire de soutenir cette nouvelle déclaration. S’occuper de la protection des droits de l’Homme et des libertés fondamentales des réfugiés et des migrants est un motif important pour promouvoir ce nouveau texte.

Qu’est-ce qui va se passer?

Comme les migrations concernent tous les pays du monde, le monde entier doit apprendre à mieux travailler ensemble. C’est pourquoi dans la déclaration, les pays participants s’engagent à se conformer aux différentes intentions du texte.

L’ONU fonctionnera comme un point de collecte où les solutions pour améliorer la migration seront recueillies et mises à la disposition de tout autre état. Le Secrétaire général de l’ONU a décidé qu’un réseau de migration sera mis en place. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) en assurera la coordination. Le Secrétaire général rendra compte des progrès tous les deux ans. En outre, une conférence internationale se tiendra tous les quatre ans pour évaluer la mise en œuvre de toutes les intentions. La première conférence est prévue pour 2022.

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