Le MR lance le débat chez nous: et si les médias rendaient les terroristes anonymes?

Le débat sur l’anonymat des terroristes dans les médias arrive en Belgique. Le MR aimerait pouvoir organiser un groupe de travail pour réfléchir à cette possibilité: ne plus afficher la photo et le nom des auteurs d’actes terroristes. En France, certains médias se sont déjà engagés à le faire.

Le Monde, la Croix, la chaîne d’infos en continu BFM TV… Voici quelques médias français qui ont décidé d’imposer l’anonymat des terroristes désormais. Ce débat a agité le paysage médiatique chez nos voisins cette semaine: il y a ceux qui en ont marre que les terroristes soient « starifiés » et plus connus que leurs victimes, et ceux pour qui cette « censure » pourrait tout simplement permettre de cacher des informations compromettantes et qui ne feraient pas les affaires du gouvernement, par exemple.

Un groupe de travail pour y réfléchir

Et ce débat va débarquer chez nous. Georges-Louis Bouchez, délégué général à l’animation politique et à la prospective au MR, explique ce qu’il veut mettre en place dans les colonnes de la Libre. Il voudrait créer un groupe de spécialistes (sociologues, acteurs du monde judiciaire et de la presse, psychologues…) pour réfléchir à l’anonymat des terroristes.

« J’aimerais qu’il s’agisse d’une cause nationale, d’une décision adoptée de façon large et consensuelle. Je préfère de loin cette méthode à l’adoption d’une mesure contraignante, qui équivaudrait à dire que la presse ne fait pas son travail, ce qui n’est évidemment pas le cas », avance M.Bouchez, conscient que cet anonymat doit être pleinement réfléchi avant d’être peut-être imposé aux médias belges.

Même Daesh pourrait en prendre un coup

Le délégué du MR voit plusieurs avantages à cet anonymat. « Des esprits faibles voyant qu’un individu assez proche d’eux dans sa façon de vivre connaît une notoriété soudaine, même à titre posthume, et se voit transformé en héros dans certains milieux, sont tentés de passer à l’acte », assure-t-il. « lls ne le feraient peut-être pas si les médias ne donnaient pas de publicité à ceux qui les inspirent.

Même Daesh pourrait en prendre un coup en ne voyant plus ses djihadistes dans la presse. « De même, cela affecterait Daesh, dont on voit bien que, depuis qu’il perd du terrain en Syrie ou en Irak, promotionne les attentats, même peu élaborés, en Europe et tire profit de leur retentissement, notamment médiatique », ajoute M. Bouchez, qui espère pouvoir présenter les résultats de son groupe de travail dès septembre aux partis politiques.

Source: La Libre

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