Le reportage d’un journaliste de la VRT, infiltré dans le groupe d’étudiants « Schild & Vrienden » , continue de secouer le nord du pays. La révélation de leurs idées xénophobes et sexistes choque à défaut de surprendre. Problème: plusieurs de ces jeunes ont des liens avec la N-VA. Son président veut maintenant « nettoyer » son parti.
Les pratiques du mouvement étudiant de l’UGent « Schild & Vrienden » suscitent l’émotion en Flandre. Sur leur page Facebook privée, un journaliste de la VRT, infiltré sur une période d’un an, a pu mesurer leurs idées nauséabondes et leurs appels à la résistance.
Leur peur? Le grand remplacement. Ou du moins la perte des valeurs qu’ils défendent au profit de celles des étrangers. Des valeurs occidentales, blanches et flamandes. Leurs bouc-émissaires? Les musulmans, les migrants, les gauchistes et les wallons.
Suite à la diffusion du reportage mercredi soir, une vague d’indignation s’est répondue sur les réseaux sociaux. Le mot d’ordre: « Ceci n’est pas ma Flandre« . Tous partis confondus, les responsables politiques manquent de mots pour qualifier ce groupuscule et ses idées.
Liens avérés
Dès ce matin, Theo Franken a rapidement tweeté, voulant s’écarter le plus possible de cette tempête médiatique. Et pour cause, plusieurs membres du mouvement étudiants lui apportent leur soutien. Par le passé, ils ont même assuré le service d’ordre de Theo Franken lors d’évènements chahutés par des groupes de gauche. Les jeunes N-VA ont eux-mêmes reconnu qu’une vingtaine de leurs membres avaient montré de la sympathie pour le groupe « Schild & Vrienden ». Que ce soit va des likes ou des partages de contenus racistes et antisémites.
Et ce n’est pas le seul lien. À Alost, un jeune candidat N-VA, pointé du doigt dans le reportage, a été contraint de se retirer de la liste: « Je condamne toute forme de racisme et je défends la ligne inclusive de la N-VA. (…) Je me retire de la liste parce que je ne veux vraiment pas que le projet local de la N-VA, son programme solide et sa politique sous la direction de notre bourgmestre et de nos échevins soient menacés. » Il n’est pas le seul concerné.
Quand on n'a même plus besoin de caricatures… pic.twitter.com/R2uMOahquE
— Zakia Khattabi (@ZakiaKhattabi) 6 septembre 2018
« Propre sur soi »
Mais les tweets et ce retrait n’y changent rien. La N-VA, comme le Vlaams Belang, est accusée de corrélations avec le mouvement. Certains n’ont d’ailleurs pas tardé à montrer Theo Franken, tout sourire, en compagnie des étudiants incriminés.
Bart De Wever, présent lors d’un évènement organisé par De Morgen, n’a pas eu d’autre choix que de s’exprimer. Le président de la N-VA a assuré que son parti allait « se saisir du problème ». Bart De Wever, dans son langage caractéristique, a fait comprendre qu’il allait faire le ménage: « Ma mère me disait toujours qu’il faut être propre sur soi. C’est ce que nous allons faire (…). « Le rance et l’extrémisme n’ont pas de place chez nous. »
Doit-on s’attendre à une purge chez les jeunes du parti? Pas si vite: « Nous devons d’abord examiner avec précision ce qu’ils ont fait et ce qu’ils savaient à propos de ces messages extrémistes. Dans un État de droit, chacun a droit à un traitement équitable. »
La N-VA aura toutefois du mal à dissimuler que ses idées, et sa manière de communiquer, portent parmi les jeunes extrémistes flamands.
Antwerps burgemeester Bart De Wever (N-VA) beantwoordt nu uw vragen in een chatsessie met De Morgen. Volg het hier live: https://t.co/7jr5z0TbmH pic.twitter.com/1V7injEKgM
— De Morgen (@demorgen) 6 septembre 2018