Pour la première fois, Angela Merkel a avoué que la Turquie était en position de force dans le dossier des migrants. La chancelière allemande a carrément parlé de « dépendance » vis-à-vis de ce pays. Et c’est Recep Tayyip Erdogan, le président turc, qui risque de se frotter les mains.
« Vous pouvez appeler cela de la dépendance »: voilà ce qu’a dit Angela Merkel hier quand elle a été interrogée sur la Turquie. La chancelière allemande s’exprimait dans le cadre du Forum Europe de la WRD, le service public audiovisuel allemand.
Erdogan a mis un sacré bazar
C’est un sacré aveu de faiblesse dans le dossier des migrants. L’accord avec la Turquie paraît en danger depuis quelques jours depuis que Recep Tayyip Erdogan, le président turc, a assuré qu’il n’avait pas l’intention de modifier la loi antiterroriste du pays.
Or, c’est l’une des conditions pour que les Turcs bénéficient d’une exemption de visa pour voyager en Europe. Et cette exemption a été réclamée par la Turquie pour continuer à accueillir les migrants refoulés des îles grecques.
Bref, c’est un sacré bazar qu’a mis Erdogan, qui a rembarré l’Europe en l’invitant à suivre « sa propre voie ».
Merkel place Erdogan en position de force
Merkel a avoué que cet accord sur les migrants avec la Turquie était « précieux, seulement pour le fait qu’il peut sauver des vies ». Difficile de ne pas être d’accord avec elle: depuis l’entrée en vigueur de cet accord le 20 mars, 7 migrants sont morts en Méditerranée. Lors des trois premiers mois de 2016, ils étaient plus de 350 migrants à avoir trouvé la mort en tentant de rejoindre l’Europe via la Méditerranée.
Mais comme Merkel l’a aussi avoué, les négociations avec Erdogan ne sont pas faciles dans ce dossier. Et en avouant une certaine « dépendance » à la Turquie, cela ne risque pas de s’améliorer car Erdogan se retrouve désormais en position de force.
Source: Die Welt