Le directeur de la prison de Forest: « certains gardiens sont systématiquement en congé maladie »

Interrogé ce matin par Martin Buxant sur Bel-RTL, le directeur de la prison de Forest, Vincent Spronck, tire la sonnette d’alarme. S’il pointe du doigt un sous-effectif criant, Vincent Spronck s’inquiète aussi d’un fort taux d’absentéisme des agents pénitenciers.

Avec 360 détenus pour 288 places disponibles, la prison de Forest offre des conditions de vie lamentables à ses détenus et à ses agents. Et depuis les grèves, la situation ne fait qu’empirer: les douches sont quasiment inexistantes tandis que certains détenus n’ont eu droit qu’à trois promenades d’une demi-heure. « La buanderie, est également fermée pour des raisons de sous-effectif. Des détenus dorment dans des draps qui n’ont pas été lavés depuis 40 jours », ajoute-t-il encore au micro de Martin Buxant.

Mais ce n’est évidemment pas la seule difficulté: la prison de Forest, menacée de fermeture, est dans un piètre état. « L’aile D a dû être fermée car le toit s’effondrait ». Si on ajoute à cela des problèmes d’humidité et de dégradation du sol, il n’est pas difficile d’imaginer la situation dans laquelle se trouve la prison bruxelloise. « Les trous dans les cellules » par contre, c’est faux. « Mais il n’est pas rare de voir des cafards ou des rats se balader dans les couloirs ».

« Avant de parler de restructuration, le ministre devrait s’occuper des problèmes d’absentéisme »

Mais Vincent Spronck comprend-t-il également le mécontentement des gardiens de prison, se demande encore Martin Buxant? « Il faut être clair, la prison de Forest ne fonctionne que par la volonté de ses agents pénitenciers. Ils courent dans tous les sens pour s’occuper des détenus. » Mais il pointe aussi un fort taux d’absentéisme parmi eux. « Certains agents sont systématiquement en congé maladie et il n’y a aucun contrôle derriere. » S’il explique cet absentéisme par des conditions de travail très difficiles, il regrette ces absences qui font peser une charge de travail plus lourde aux gardiens qui sont présents. « Avant de parler de plan de restructuration, le ministre devrait plutôt s’occuper de ce problème », a-t-il insisté.

En 2012 déjà, la justice rappelait « les conditions de vies inhumaines et dégradantes » qui prévalaient dans les prisons. Quatre ans plus tard, rien ne semble avoir changé. Si en Flandre, on semble se contenter du nouveau plan du ministre de la Justice, Koen Geens (CD&V), la situation est telle dans les prisons francophones, qu’un accord n’est toujours pas acté.

Découvrez ici l’interview complète de Vincent Spronk, directeur de la prison de Forest:

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