Le cessez-le-feu en Syrie aura tenu… deux heures

Un cessez-le-feu général a été proclamé hier en Syrie suite à l’arrangement établi entre les Russes, le régime d’Assad et la Turquie. Mais le moins que l’on puisse écrire, c’est que ça n’aura pas durer longtemps. Deux heures pour être précis.

Dans la province d’Hama (nord), des rebelles syriens et des forces gouvernementales ont ouvert le feu l’un sur l’autre. Le chef de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) a déclaré à l’AFP que ce sont les rebelles qui ont brisé l’accord en premier en pénétrant la province. Selon lui, « des petits groupes rebelles et des forces loyalistes cherchent à détruire la trêve ».

Un porte-parole de la coalition de l’Armée syrienne libre (Jaysh al-Nasr) a lui déclaré que ce sont les troupes gouvernementales qui ont fait le premier pas en pilonnant des villages dans la province voisine, Hama Idlib.

22 morts dans des attaques aériennes

La trêve avait commencé hier soir à 11 heures (heure belge). Très peu de temps avant, des attaques aériennes ont causé la mort de 22 personnes dans la capitale, Damas. Parmi eux, on recenserait 13 civils dont des enfants.

Le cessez-le-feu a été proclamé collégialement par la Russie, le régime syrien et la Turquie, mais sans les Etats-Unis. Tous les groupes terroristes n’y participent évidemment pas non plus. Ainsi les branches d’al-Qaïda et d’al-Nosra restent actives dans l’Est du pays. Les combattants kurdes, opposés à la Turquie mais aussi au régime syrien, n’en font pas partie non plus.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a qualifié cet accord d' »opportunité historique » pour mettre fin à la guerre qui ravage la Syrie depuis 2011. Le cessez-le-feu a été approuvé par « les principales forces » de la rébellion. Au total, sept groupes rebelles, dont le puissant Ahrar al-Cham, ont signé, rapporte l’AFP.

Pourparlers en janvier

« Nous commençons avec les Turcs et les Iraniens à préparer la rencontre d’Astana », a pour sa part affirmé le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, toujours pour l’AFP.

Le Haut comité des négociations (HCN), regroupant une grande partie de l’opposition syrienne, devrait participer aux prochaines négociations, a indiqué depuis Ankara Oussama Abou Zeid, conseiller juridique auprès des rebelles dits « modérés » alliés à la Coalition nationale syrienne.

La réunion d’Astana précédera des négociations inter-syriennes qui doivent être organisées par l’ONU le 8 février à Genève. Cette rencontre n’a pas vocation à remplacer les négociations de Genève comme l’ont déclaré certains opposants. C’est du moins ce qu’affirme le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu.

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