Le cerveau des attentats de Barcelone prévoyait de rentrer en Belgique après l’attaque: voici tout ce que l’on sait sur lui

L’imam Abdelbaki Es Satty est considéré par les enquêteurs comme étant le cerveau des attentats de Barcelone et de Cambrils. Mort durant l’explosion prématurée de la maison d’Alacanar la vieille de l’attaque, l’imam prévoyait apparemment de rentrer en Belgique puisque un billet d’avion à destination de Bruxelles et à son nom a été retrouvé dans les décombres. Voici tout ce qu’on sait de lui.

C’est donc confirmé. L’imam de Ripoll, celui qui est soupçonné d’avoir endoctriné les assaillants de Barcelone et de Cambrils, a bien un lien avec la Belgique. Un billet d’avion à son nom a été retrouvé dans les décombres de la maison d’Alcanar, lieu de préparation des attentats dans lequel il a succombé.

« Soldats de l’État islamique »

Les autorités espagnoles ont également retrouvé un petit livre coranique dans lequel était glissée une lettre des terroristes et signée par l’Imam, selon La Vanguardia. Voici ce qu’on pouvait y lire: « Au nom d’Allah, le Miséricordieux, le Compassé. Voici une petite lettre de tes soldats de l’État islamique en terres andalouses (venus ici) pour (punir) les croisés, les pécheurs, les injustes et les corrupteurs ».

Que sait-on de cet Imam? Il s’appelle Abdelbaki Es Satty et est d’origine marocaine. Il vivait à Ripoll depuis deux ans où il officiait comme imam dans la deuxième mosquée de la ville qui a ouvert ses portes en 2016. Il louait apparemment pour « 150 euros » par mois, selon son colocataire, un deux-pièces en très mauvais état, rapporte Le Monde.

Passage en prison

Son nom apparaît pour la première fois dans le cadre des attentats de Madrid en 2004. Des photocopies de documents lui appartenant sont retrouvées dans l’habitation d’un des principaux suspects.

Six ans plus tard, Abdelbaki Es Satty est condamné pour trafic de drogue. Il était en possession de douze kilos de haschisch au moment de son arrestation. Durant son séjour, il fait la rencontre et s’est même « noué d’amitié » avec Rachid Aglif, un autre terroriste de Madrid condamné à 18 ans de prison.

Abdelbaki Es Satty s’est rendu plusieurs fois en Belgique (dans les environ de Machelen, Diegem, Vilvoorde et Bruxelles). C’est le bourgmestre de Vilvorde qui l’a annoncé lui-même: le dernier passage connu de l’Imam d’une quarantaine d’années datait de début 2016, soit quelques semaines avant les attentats de Bruxelles. Bien qu’il n’ait jamais demandé ou reçu de titre de séjour, ses liens avec la Belgique dépassent son simple passage dans la commune de Machelen, comme le précisait l’AFP.

Pendant ses visites en Belgique, il entre en contact avec la mosquée de Diegem et postule même pour devenir imam. Mais Mimoun Aquichouch, l’imam qui officie à Vilvorde, flaire le mauvais coup et lui demande un certificat de bonne vie et mœurs. L’imam est refoulé.

On sait aussi qu’Abdelbaki Es Satty s’est également rendu en France et au Maroc en partant de notre pays.

« Très islamiste »

Deux jours avant les attentats, l’imam annonçait à son colocataire qu’il « s’en allait en vacances au Maroc ». Selon ce dernier, l’imam « parlait peu, passait du temps avec son ordinateur dans la chambre, avait un vieux téléphone portable sans internet et peu de livres. Le voisinage décrit un homme discret et particulièrement rigoriste.

Mais pour d’autres, il était évident qu’il « avait la réputation d’être très islamiste, il voulait que tous les Marocains pensent comme lui et mettait la religion au-dessus de tout », peut-on toujours lire dans Le Monde. Ces témoignages corroborent en tout cas le fait qu’il ait voulu endoctriner les gamins qui ont commis les attentats, comme le faisait savoir le grand-père de Younes Abouyaaqoub, le conducteur de la camionnette: « Cela fait deux ans que Younès et Houssaine ont commencé à se radicaliser, sous l’influence de cet Imam », a-t-il déclaré à l’AFP.

Son parcours s’est achevé dans la maison d’Alcanar, lieu de préparation des attentats, où il a été l’une des deux victimes de l’explosion prématurée la vieille de l’attentat. Une explosion inattendue qui a désorganisé les terroristes qui ont alors agi dans la précipitation. Les enquêteurs sont maintenant certains que les attentats auraient dû être de plus gros ampleur. La Sagrada Familia faisait partie des cibles selon un suspect incarcéré. De plus, La Vanguardia rapporte aujourd’hui que les assaillants sont allés acheter en vitesse des couteaux sur le marché d’Alcanar, seulement quelques heures avant le début des attaques.

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