Le CEO d’Ethias sur une pente glissante après l’affaire de la pergola

Ethias, un des plus grands assureurs du pays, est dans ses petits souliers, dirait-on: son CEO, Bernard Thiry, serait mêlé à une affaire de fraude à l’assurance avec Stéphane Moreau, un politicien du PS.  La Banque nationale a l’affaire à l’oeil. Et elle a aussi demandé à Ethias un plan complémentaire de renforcement de ses fonds propres. Si Ethias n’a pas l’air de pouvoir s’en sortir seul, un rachat se profile, éventuellement par Belfius, la propriété de l’état belge. Un autre dossier politique sensible…

Va-t-on voir arriver une nouvelle tête au sommet d’Ethias? Et oui, Bernard Thiry, le CEO, a l’air de se retrouver dans une situation quelque peu délicate. La Banque nationale de Belgique (BNB) se pose des questions sur le gaillard. C’est ce que le Tijd signale, l’ayant appris de différentes sources. Bernard Thiry fait-il vraiment preuve d’honorabilité, comme il se doit dans le secteur bancaire?

Ethias est maintenant aux mains des autorités: un quart pour le gouvernement flamand, un quart pour le gouvernement wallon, un quart au fédéral et un dernier quart pour les actionnaires « historiques », suite à la crise bancaire de 2008.

L’arbre qui cache la forêt

Un vieux dossier, plutôt douloureux pour Bernard Thiry entre autres, ne se laisse pas oublier. Retour en 2010: un arbre, qui a poussé sur un terrain appartenant à Stéphane Moreau, PS et à la tête de Tecteo, tombe sur la pergola du voisin. Paf, dégâts évalués à 53.000 euros. Aïe aïe, ces dégâts ne sont pas couverts par une assurance. Mais voilà, grâce à ses contacts chez Ethias, Stéphane Moreau signe une police d’assurances chez Ethias, avec effet rétroactif pour couvrir ces dégâts. Un geste commercial, apparemment. Tiré d’affaire, le gaillard? Non! Le geste commercial n’est pas trop du goût de la justice. Et le parquet de Liège a demandé le renvoi en correctionnelle de neuf personnes dans ce dossier, dont Stéphane Moreau et… Bernard Thiry, comme CEO d’Ethias. On attend toujours le verdict. Entretemps, un conseil a été convoqué pour réfléchir à une réorganisation du comité de direction.

Les temps sont durs pour Ethias, les stress tests aussi

Apparemment, les stress tests, qui se font à niveau européen, ne se seraient pas trop bien passés pour Ethias. C’est ce que L’Écho signale.

D’ici fin septembre, il y a une deadline qui compte pour Ethias: l’assureur doit remettre d’ici-là à la BNB un plan pour renforcer ses fonds propres, complémentaire à celui de 2015. En interne, Ethias estimerait ses besoins à 600 millions d’euros.

Le problème qui urge? Se débarraser de ces fameux « First A »: ces contrats d’assurance accompagnés de taux tellement élevés qu’ils en devenaient intenables. Ethias a du coup proposé à ses clients des primes de sortie très avantageuses… Mais ces primes de sortie sont venues plomber les comptes d’Ethias.

Il y aura sans doute besoin d’argent frais donc chez Ethias. Mais si les gouvernements fédéral et flamand doivent contribuer, Ethias ne peut rester avec un fidèle du PS comme Bernard Thiry à sa tête.

Un autre scénario possible, c’est celui de la reprise par un acquéreur potentiel. De grands assureurs comme Ageas ou Allianz ne seraient pas contre. Sinon, Belfius pourrait reprendre Ethias et renforcer par là son pôle assurance. Seulement… Belfius a été racheté par l’État belge. Les dividendes lui reviennent donc. Si Belfius rachète Ethias, cela pourrait bien affecter cette rentrée.

Sources: L’Écho, De Tijd.

Stéphane Moreau (PS)
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