Pour des raisons de sécurité intérieure, les autorités anglaises vont imposer un nombre limité de voyageurs qui empruntent la ligne Bruxelles-Londres. La mesure rentrera en application le 30 janvier prochain et pose question sur sa légalité. Un pays en dehors de l’espace Shengen peut-il imposer un contrôle dans la ville française de Lille?
Arnaud Vanhelle, président d’une association qui regroupe les 300 navetteurs qui voyagent sur le tronçon Bruxelles-Londres à partir de Lille n’en croit pas ses yeux. L’Eurostar va imposer un quota de Français pour le TGV de 17h56. Les britanniques craignent en fait que l’arrêt lillois ne serve d’accès à des embarquements douteux.
Mais le contrôle qui doit s’effectuer à Lille pose question: « peut-on tolérer qu’un État membre, extérieur à l’espace Schengen, puisse dicter les conditions de circulation à l’intérieur de cet espace? Peut-on tolérer une ségrégation des citoyens européens dans les transports en commun?, s’indigne Arnaud Vanhelle dans La Voix du Nord.
Et ce n’est pas tout: « est-il normal, légal et tolérable que les usagers intra-Schengen se voient imposer des restrictions d’accès aux services Eurostar (nombre de places limitées, pas d’accès au service de restauration, pas de toilettes au moment du check-in, pas d’accès aux voitures de 1re classe)?
Un avant goût de Brexit
Le truc, c’est qu’il s’agit d’un ultimatum de la part des britanniques. Tout indique que ces nouvelles mesures seront prises et limiteront donc l’accès de ressortissants européens vers le Royaume-Uni. Précisons ici qu’officiellement, les britanniques font toujours partie de l’Union européenne. Cette mesure ne serait-elle donc pas trop anticipée? Ça promet en tout cas pour la suite.
Toujours est-il que l’association a proposé d’autres solutions: « les voyageurs seraient prêts à accepter un contrôle d’identité (à Bruxelles) en contrepartie d’un accès complet au service Eurostar ». Pour ce qui est du contrôle de la douane, l’association préfère qu’il se fasse « en dernière gare avant la sortie de l’espace Schengen (Calais) ou en gare d’arrivée en Angleterre », plutôt logique.
Après négociations, les voyageurs français bénéficieront en tout de 48 places assises et de 20 debout pour le train de 17h56. Un petit mieux que les 50 places proposées à l’origine. En conclusion, l’association craint que les conditions de voyages seront plus difficiles. Que les contrôles seront renforcés. Et que les gens afflueront vers le TGV de 17h17. Si tu es concerné, tu trouveras toutes les infos ici.