Le bordel ne fait que commencer: le viaduc Herrmann-Debroux ne devrait pas rouvrir avant vendredi

Étonnamment, ce n’était pas le chaos annoncé ce lundi. C’est habituellement le jour le plus congestionné de la semaine, mais les navetteurs ont trouvé d’autres solutions avec la fermeture du le viaduc Herrmann-Derboux. Ça ne veut pas dire que tout baigne loin de là: mardi, la CGSP a confirmé la grève des trains et des Tec. Le viaduc, lui, ne rouvrira pas jeudi.

Encore à 8h15 ce matin, l’E411 qui mène au viaduc Hermann-Debroux était moins congestionnée qu’un lundi habituel. Les Belges du sud du pays semblent avoir bien compris le message et ont privilégié les alternatives: télétravail, covoiturage et trains.

On notera toutefois que les deux parkings mis à disposition des navetteurs à Louvain-La-Neuve et à Walibi n’ont été que très peu utilisés, une centaine de voitures tout au plus. À 8h30, les principaux embarras de circulation se trouvaient au niveau des tunnels bruxellois.

Le vrai test sera pour demain

Si le chaos a été évité aujourd’hui, la journée de demain est beaucoup plus incertaine. Pour rappel, la CGSP a décidé de maintenir la grève au sein des chemins de fer, et la Tec emboîtera le pas. Si la grève des bus devrait principalement toucher Liège et Verviers, le service de transport n’a pas donné plus de précisions pour le reste de la Wallonie. Elle conseille aux navetteurs de se rendre sur son site dès 6h30 du matin.

Le maintien de la grève à la SNCB a en tout cas le don d’énerver François Bellot, ministre fédérale de la Mobilité: « C’est dommage. Ne serait-ce pas nécessaire que les syndicats prennent conscience du cas de force majeur? ». Un appel repris par les deux autres ministres de la Mobilité, Pascal Smet (s.pa) et Carlo Di Antonio (cdH), tous invités au micro de Martin Buxant sur Bel-RTL.

La suite du programme

Et après? Les nouvelles ne sont pas très bonnes. Selon Bruxelles Mobilité, le viaduc ne rouvrira probablement pas jeudi: « On va réévaluer la situation mais il est très probable que le viaduc soit fermé encore au-delà de mercredi. On effectue en tout cas des tests mécaniques et chimiques. Les premiers sont des tests de contrainte, les seconds visent à analyser si le béton n’a pas évolué d’un point de vue chimique« , explique à La Libre la porte-parole de Bruxelles Mobilité Camille Thiry.

Le ministre Smet relativise et espèce encore une issue favorable d’ici jeudi: « Le pont est dans un état correct, mais les ingénieurs ne peuvent garantir sa stabilité sur une dizaine de mètres. On espère toujours rouvrir jeudi, tout dépendra du résultat des analyses ». Qui croire? L’un se montrant naturellement plus optimiste que l’autre.

Et sur le long terme? Les voix s’élèvent pour que l’on profite de ce chaos pour un finir avec ce viaduc, comme ce fût le cas avec le viaduc Reyers, détruit en 2015-2016. Sauf que ça n’a pas été planifié, et que donc ça prendra encore beaucoup de temps. Pour l’heure, le ministre Bellot insiste sur les alternatives: « 10% des automobilistes en moins, c’est moins 40¨des files, et 30% en moins et il n’y a plus de bouchon ». Le covoiturage est vraiment la solution miracle mais « le taux d’occupation des voitures est de 1,3% en Belgique, c’est un des plus bas d’Europe », rappelle Di Antonio.

La solution la plus viable à court terme – il ne faut pas trop compter sur le RER même si les travaux reprendront au printemps – semble être un nécessaire changement des mentalités: plus de trains et plus de covoiturage, et nos routes seront dégagées en cas de réel besoin.

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