L’armée irakienne et d’autres de nos petits copains là-bas tuent et martyrisent des réfugiés qui fuient les territoires de Daesh

Des dizaines de civils fuient les territoires qui étaient aux mains de Daesh et sont maintenant en train de tomber. Sur leur chemin, ils se trouvent en proie à des actions de vengeance, détenus sans autre forme de procès, torturés, tués, par des milices kurdes, chiites, l’armée irakienne, des forces que nous considérons comme alliées dans la lutte contre Daesh.

Dans leur guerre contre Daesh en Irak, les forces gouvernementales et les milices paramilitaires ont commis des crimes de guerre et sérieusement violé les droits de l’homme, ajoutant en cela aux souffrances qu’endurent les civils en fuite. C’est ce que Amnesty International écrit dans son rapport.

Or, sur les routes d’Irak, plus de 3,4 millions de civils sont déplacés suite aux violences de Daesh et au conflit armé. Leurs épreuves ne s’arrêtent pas une fois qu’ils ont quitté les territoires contrôlés par Daesh: nombre d’entre eux vivent dans des conditions très précaires, sans accès à des soins médicaux. Des milliers d’hommes et de garçons ont été arrêtés par les forces de sécurité ou les milices parce que celles-ci les soupçonnaient d’appartenir à Daesh. Tous ces civils, en particulier sunnites, peuvent se retrouver détenus sans autre forme de procès, torturés, voire même tués.

Le poids de la vengeance

En fait, Amnesty International relève que toutes ces cruautés ont lieu alors que des milices, en particulier chiites, voient leur pouvoir grandir. En toute impunité, ces milices font disparaître des gens, les torturent, les tuent, de pair avec les forces gouvernementales irakiennes.

« Ils m’ont frappé moi et les autres avec tout ce sur quoi ils pouvaient poser les mains, des pelles, des tuyaux, des câbles… Ils ont marché sur nous avec leurs bottes. Ils nous insulté et dit qu’il s’agissait de la monnaie de notre pièce pour le massacre de Speicher [au cours duquel 1700 chiites avaient été tués par Daesh]… J’ai vu deux personnes mourir sous mes yeux… D’autres ont été emmenées et j’ai pu entendre des coups de feu. Plus tard, j’ai aussi pu sentir une odeur de brûlé. »

Les Kurdes, nos amis

Depuis un an, de plus en plus de preuves font surface: les troupes kurdes, nos alliées sur le terrain en Syrie, en Irak, dans la lutte contre Daesh, se rendent en fait coupables du même type d’atrocités que Daesh.

Ainsi, pendant une mission de « fact-finding », Amnesty a établi que les Kurdes avaient rasé des villages entiers dans des territoires qu’ils avaient repris à Daesh. L’explication d’usage, c’était la vengeance, parce que, selon les Kurdes, « les habitants auraient sympathisé avec l’ennemi ». Une victime raconte ainsi à Amnesty que “They demolished home after home until the entire village was destroyed.” Voilà un petit problème pour les Américains: non seulement les peshmergas sont leurs alliés mais aussi, souvent, ils sont guidés par des « conseillers » américains…

Toujours sans réponse des autorités irakiennes

Entretemps, Amnesty International a envoyé son mémorandum aux autorités irakiennes. Celui-ci reprenait les cas de 105 victimes qui avaient disparu et demandait que le gouvernement fasse la lumière sur leur sort. Ce 11 octobre, les autorités irakiennes n’avaient pas (encore) donné de réponse à Amnesty.

Source: Amnesty International

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