La tuile pour Theo Francken (N-VA): le New York Times a fait témoigner des Soudanais expulsés d’Europe et puis torturés

Alors qu’on croyait la polémique éteinte, une enquête du New York Times vient relancer certaines inquiétudes quant à l’expulsion de Soudanais depuis l’Europe. Le quotidien a retrouvé sept de ces réfugiés et quatre d’entre eux disent avoir été torturés à leur retour au pays. La Belgique a encore procédé à l’expulsion de deux Soudanais la semaine dernière. Elle fait aussi partie des pays européens qui ont décidé de collaborer avec les autorités soudanaises.

Le New York Times et Theo Francken ne sont pas copains. Il y a quelques semaines, le quotidien qualifiait notre secrétaire d’État à l’Asile à et à la Migration de « Trump flamand ». Son action et sa gestion des réfugiés soudanais y étaient pointées du doigt. Cet article relançait à l’époque une polémique déjà vive et révélée par « l’Institut Tahrir »: l’ONG disait avoir récolté des témoignages de réfugiés soudanais expulsés puis torturés dans leur pays. Un pays dont la réputation dictatoriale est connue de tous.

Problème, la Belgique, tout comme d’autres pays européens, a collaboré avec les autorités soudanaises pour faire identifier ces réfugiés sur son territoire. L’opposition haussait le ton et demandait la démission du secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration. Charles Michel dut une nouvelle fois recadrer son impétueux collaborateur, lui-même recadré par Theo Francken, qui dut ensuite s’excuser.

Et puis est arrivé ce rapport du CGRA, le Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides. Il émettait des « doutes sérieux » quant aux témoignages récoltés par « l’Institut Tahrir ».

Theo Francken sort de cette polémique renforcé: il peut continuer à mener sa politique migratoire stricte et à procéder à l’expulsion des derniers Soudanais identifiés.

Les deux derniers réfugiés screenés par les autorités soudanaises ont justement été expulsés il y a une semaine. Les vols s’étaient passés « sans incident », se réjouissait Theo Francken. Leur renvoi était autorisé sous certaines conditions. Ont-elles été respectées?

Boomerang

C’est dans ce contexte qu’intervient l’enquête du New York Times: le quotidien a retrouvé sept demandeurs d’asile soudanais renvoyés dans leur pays. Quatre d’entre eux auraient été victimes de torture. Un dissident politique du Darfour dit même avoir été électrocuté et frappé avec des tuyaux en métal pendant une dizaine de jours. Des accusations réfutées par le régime du général Omar el-Béchir.

Parmi les pays qui ont collaboré avec ce régime, on retrouve la Belgique, l’Italie et la France, où la polémique, rapportée par le JDD, prend de l’ampleur. Le New York Times affirme que le Royaume-Uni et la Norvège pourraient aussi être impliqués.

De son côté, le secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration n’a toujours pas réagi. On le connaît pourtant bavard sur Twitter.

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