La résistance s’organise: le Conseil des femmes taxe Damso de sexiste et fout la pression sur l’Union belge

La polémique n’est donc pas terminée. Le rappeur bruxellois Damso doit interpréter le prochain hymne des Diables. Un choix audacieux de la part de l’Union belge qui ravira les plus jeunes fans des Diables, quitte à déplaire aux autres. Le souci, c’est que certains clichés véhiculés ont la dent dure, notamment à propos des femmes. Le Conseil des femmes a rappelé son vif désaccord par rapport à ce choix musical.

Le rap et le rapport aux femmes, un vaste débat qui a resurgi suite à l’éclatement de l’affaire Weinstein et des mouvements qui s’en sont suivis: #MeToo et #BalanceTonPorc, principalement. Les rappeurs ont beau rappeler qu’ils jouent un rôle et que leurs textes peuvent être interprétés dans les deux sens, rien n’y fait, les associations féministes crient aux loups, souvent en s’arrêtant au premier sens des mots.

« Ses textes sont remplis de dégoût, de mépris et de violence verbale envers les femmes », voilà comment le Conseil des femmes qualifie les propos de Damso dans un communiqué rapporté par Belga. Le rappeur bruxellois a été choisi par l’Union belge pour écrire et interpréter le prochain hymne des Diables au Mondial. L’organisme menace de porter plainte auprès de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes, si l’URBSFA ne change pas son fusil d’épaule.

Le Conseil des femmes veut clairement annuler cette collaboration: « La Coupe du Monde de football est un événement fortement médiatisé, qui fascine autant les hommes que les femmes et les enfants. Il est inacceptable qu’une personne comme Damso, connu pour son langage grossier et sexiste, soit le porte-drapeau de notre pays. Que dit ce choix sur notre société? Que nous ne voyons pas de problème à diffuser des propos haineux envers la moitié de l’humanité? »

Damso, une marque de fabrique

Précisons que Damso est effectivement parfois très cru dans ses textes. Mais c’est justement ça marque de fabrique. Il écrit des textes très directs mais dans le même temps très romantiques. C’est ce mélange de style qui fait sa réputation.

Nous n’éluciderons pas le débat ici. Ce n’est d’ailleurs pas le but. Rappelons toutefois que le rap, à l’instar du rock quelques décennies plus tôt, est le courant musical dominant. Les jeunes en adoptent les codes, sans toutefois virer en mode gangster ou en potentiel agresseur. Qu’importe la classe sociale ou le degré d’éducation, nous écoutons tous du rap aujourd’hui. Avec son langage parfois cru, déplaisant et choquant. Qu’on aime ou qu’on aime pas, c’est une réalité. Ce choix est aussi celui des diables, hyper fans du rappeur, ce qui lui apporte encore un peu plus de légitimité.

Cela veut-il dire qu’il faut tout accepter? Non, gageons que Damso soit assez malin et subtil que pour créer un hymne rassembleur et sans ambiguïtés. On en prend même le pari. Il lui appartient ensuite d’écrire ce qu’il veut dans ses albums.

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