Macron a impressionné tous les observateurs lors de sa rencontre avec Poutine à Versailles. Franc, direct, crédible, le plus jeune président français de l’histoire semble parfaitement assumer son rôle international. Mais on semble aller un peu vite pour l’encenser. François Hollande tenait aussi un discours ferme sur la Syrie par exemple lors de sa première rencontre avec le président russe. On voit où on en est aujourd’hui.
Emmanuel Macron n’a évité aucun sujet face à Poutine ce lundi à Versailles. Homosexuels persécutés en Tchétchénie, propagande de deux médias russes (Sputnik et RT) sur la campagne présidentielle, le support de Poutine à Marine Le Pen, et même les dossiers ukrainien et syrien.
Sur ce dernier point, il est assez étonnant de voir comment le discours a changé mêm s’il était prononcé avec la même fermeté. En 2012, François Hollande ne s’en cachait pas: il voulait voir partir le régime de Bachar al-Assad. Passablement tendu, le président Poutine lui rappelle ce qu’il s’est passé en Libye suite départ forcé de Mouammar Kadhafi. La relation entre les deux hommes ne cessera de se dégrader les années suivantes.
« Riposte immédiate »
Aujourd’hui, les occidentaux ont perdu la main sur le dossier syrien au profit de la Russie et de ses alliés. Cinq ans après, Bachar al-Assad est toujours en place et compte bien y rester, avec le soutien des Russes. Au premier abord, l’entente entre Macron et Poutine a l’air meilleure. Mais tout peut très vite basculer. Pour preuve cette menace brandie par Macron en cas de nouvel attaque chimique du régime syrien. Il a avancé que la France apporterait une « riposte immédiate ». La bonne relation entre la France et la Russie serait alors toute relative.
Pour rappel la Syrie est en proie à une guerre civile depuis 2011. Certaines ONG affirment que le conflit aurait déjà fait près de 500.000 morts. Attaques à l’arme chimique, bombardements aériens massifs, massacres collectifs, Daech et le régime syrien collectionnent les crimes de guerre. De plus, 100.000 à 200.000 personnes ont disparu dans les prisons du régime, au moins 17.000 d’entre elles y ont été torturées tandis que 13.000 ont été exécutées par pendaison.