La police française savait que la camionnette de Mawda transportait des êtres humains mais l’info n’est pas passée

Un drame aurait-il pu être évité si les polices belges et françaises avaient collaboré? La police française suivait la camionnette dans laquelle se trouvait la petite Mawda avec un traceur GPS. Elle savait que le véhicule était impliqué dans un trafic d’êtres humains. La police belge n’était pas au courant, révèlent Het Nieuwsblad et Sudpresse ce mardi.

« La police française avait placé un traceur GPS sur la fourgonnette en question. Elle menait depuis un certain temps – en collaboration avec des enquêteurs belges – une investigation concernant un trafic d’êtres humains, et était dès lors au courant de l’itinéraire de la camionnette », a révélé une source judiciaire au Nieuwsblad ce mardi.

« Les patrouilles qui se sont lancées à la poursuite de la camionnette auraient plus que vraisemblablement eu une approche bien plus mesurée si elles avaient connu le contexte précis de cette affaire », déclarent des sources judiciaires citées par Sudpresse. « Pourquoi nos policiers n’ont-ils pas été mis au courant ou ne l’étaient-ils pas suffisamment? Le Comité P (la police des polices, ndlr) enquête là-dessus. »

Mauvaise communication

Les autorités françaises doivent en principe communiquer sur l’utilisation de ce type de tracker aux services centraux de la police belge mais il semblerait qu’elles ne l’aient pas fait. « Le comité P vérifiera si les enquêteurs belges qui ont participé au dossier étaient au courant de l’opération française et, dans l’affirmative, s’ils ont omis de le mentionner dans la base de données centrale de la police », ajoute une source du Nieuwsblad.

Il se peut également que l’information ait été transmise au service central mais les patrouilles locales n’ont pas accès à cette banque de données. C’est ainsi que dans la nuit du 16 au 17 mai, les policiers belges se sont lancé dans une course-poursuite avec cette camionnette blanche sans savoir que se trouvait à son bord Mawda et 25 autres migrants. C’est à proximité de Mons, sur l’E42, qu’une balle tirée par un policier belge mettra fin à la vie de la fillette de deux ans. Peut-être que ce drame aurait pu être évité si les services des deux pays avaient mieux communiqué…

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