La police de Bruxelles ne lâche rien face à l’étudiant en rayonnement qui a alarmé la police: « c’est de la mauvaise foi »

Que possédait sur lui Reza A.? Cet étudiant iranien en doctorat se baladait avec sa longue veste dans le quartier de la Monnaie à Bruxelles et a effrayé tout le monde, nécessitant l’intervention des services de police. L’université de Gand, son employeur, estime qu’il « n’a pas bien estimé la tension qui pouvait exister à Bruxelles ». Mais la police, elle, parle plutôt de « mauvaise foi » et espère bien lui faire payer les coûts de l’opération.

Parfois, la réalité dépasse la fiction. Un doctorant iranien en sciences du rayonnement effectuait des mesures dans le centre de Bruxelles, place de la Monnaie, dans la cadre d’un vaste projet. Rien de spécial donc, sauf que l’homme en question portait un tout nouveau prototype d’appareil de mesure: un grand et long manteau avec des fils électriques qui dépassaient un peu de partout. Cela a attiré le regard des passants et ça a mené à un énorme déploiement policier. Reza A. s’est offert une nuit en prison.

L’université de Gand, UGent, a confirmé que l’étudiant travaillait effectivement à un projet « mais il a mal estimé la tension qui pouvait régner à Bruxelles » et « n’a pas compris les ordres de la police ». Il ne parle en effet ni le néerlandais ni le français, mais par contre se débrouille parfaitement en anglais. La police, elle, affirme bien avoir communiqué avec lui en anglais.

« il n’a pas coopéré avec la police »

Les forces de l’ordre continuent donc de penser que l’étudiant avait un comportement étrange. « Nous maintenons que l’étudiant a fait preuve de mauvaise foi », a déclaré Christian De Coninck, porte-parole de la police de Bruxelles-Ixelles au journal De Standaard. « D’accord, il n’a pas délibérément provoqué la situation. Et si cela avait été le cas, il serait poursuivi. Mais il a causé néanmoins beaucoup de torts. Il n’a pas coopéré avec la police, ce qui a fait durer l’opération durant de longues heures. Il appartiendra donc au tribunal civil de décider qui a raison », poursuit-il.

Qui de la police ou de l’étudiant assumera les coûts d’une telle opération? La règle juridique est simple: s’il y a des dommages et qu’il y a un lien de causalité avec les actions du jeune iranien, il devra s’acquitter de l’ensemble des coûts engendrés. Et la note devrait être salée: des unités spéciales de la police ainsi que le service de déminage (SEDEE) ont été dépêchés sur place. Le coût total de l’opération pourrait se chiffrer à plusieurs dizaines de milliers d’euros.

Après l’opération, Christian De Coninck avait fustigé le comportement de l’étudiant qui semblait « extrêmement suspect » et que sa réaction par rapport aux services de police était « totalement anormale ». En plus, au moment des faits, il a donné des explications « très confuses ».

L’université de Gand, quant à elle, défend son doctorant. Ce qui parait logique puisqu’il était employé par l’université et qu’il travaillait en son nom sur la place de la Monnaie. L’avocat, Joris Van Cauter parle lui « d’un malentendu et au pire de la malchance. Je ne vois pas quelle faute pourrait lui être imputée. »

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