La police avait l’adresse où Abdeslam a été arrêté depuis décembre mais elle l’a mise dans un placard

La police a vraiment merdé dans le dossier Salah Abdeslam. Un policier de Malines aurait transmis dès le 7 décembre l’adresse où l’ennemi public numéro 1 a été arrêté vendredi dernier. Problème: l’information n’a jamais été transmise au service concerné. Le chef de la police de Malines a démenti avoir « sciemment » bloqué cette information.

Salah Abdeslam aurait-il pu être arrêté plus tôt? C’est la principal question que l’on se pose alors que de nouvelles défaillances de la police sont pointées du doigt dans ce dossier.

Un rapport bloqué

ll y a tout d’abord cette révélation concernant l’ennemi public numéro 1: un policier de Malines connaissait dès décembre l’adresse où on a retrouvé Abdeslam. Selon plusieurs sources ce policier aurait appris qu’une personne vivant au 79 rue des Quatre Vents à Molenbeek avait beaucoup de contacts avec Abdeslam. Il aurait alors rédigé un rapport à transmettre à la DR3, la police antiterroriste de Bruxelles chargée de ce dossier.

Sauf que ce rapport confidentiel ne serait en fait jamais arrivé au service concerné. Normalement, c’est un responsable de police de Malines qui aurait dû transmettre ce rapport. On ne sait pas pourquoi il n’a jamais été envoyé à Bruxelles, alors que l’adresse donnée dans ce rapport était celle où l’on a retrouvé Abdeslam vendredi…

Quand Abdeslam a été arrêté, ce rapport se trouvait encore à Malines! Cela fait donc presque quatre mois que la police avait une information capitale qui n’a pas été utilisé à cause d’une erreur interne. Du coup une enquête a été ouverte à ce sujet: « Qu’a-t-on fait exactement de l’information ? Quand cela aura été déterminé, faut-il chercher des responsabilités ? », s’interroge une source policière dans la DH à ce sujet.

La police n’a pas bloqué le rapport « sciemment »

Face à l’ampleur de la polémique, la police de Malines a réagi. Yves Bogaerts, le chef de la police de Malines, a confirmé que ce rapport sur cette adresse existait bien et qu’il n’avait pas été transmis. Mais cette erreur était involontaire: il a évoqué une source et un contenu « peu clairs ». Une personne, « avec une excellente réputation » n’a seulement pas transmis ce dossier au service concerné.

Abdeslam prévoyait-il d’organiser une fusillade à Bruxelles?

Malgré cette erreur, Salah Abdeslam a été arrêté vendredi dernier à Molenbeek. Il a ensuite été emmené à l’hôpital, où il passé la nuit en raison d’une blessure à la jambe, avant d’être incarcéré à la prison de Bruges. Le gros problème, c’est qu’il n’aurait été interrogé qu’une heure entre son arrestation de vendredi et les attentats de mardi à Bruxelles a-t-on entendu. Elle pose problème car Abdeslam n’aurait pas été interrogé que sur sa participation aux attentats de Paris: selon Politico la possibilité d’un nouvel attentat n’aurait pas été évoquée durant ce court interrogatoire.

C’est une information révélée par Politico, confirmée au site américain par l’avocat Sven Mary, mais que le Parquet n’a pas voulu commenter. Sven Mary, de son cote, démentirait avoir eu contact avec Politico et ne confirmerait pas que Abdeslam aurait été interviewé seulement pendant une heure.

Des armes et des détonateurs ont pourtant été retrouvés la semaine dernière dans l’appartement perquisitionné à Forest, mais la police n’aurait donc pas considéré ce sujet comme urgent. Selon son avocat, Abdeslam n’avait néanmoins aucune information sur les attentats de Bruxelles et donc il n’aurait pas pu aider la police à les éviter. Selon VTM l’ancien ennemi public numéro 1 prévoyait pourtant d’organiser une fusillade dans la capitale pendant que des complices se faisaient exploser ailleurs…

epa
Sources: DH, VTM
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