Apu Nahasapeemapetilon, le légendaire épicier indien et pote d’Homer, est un personnage historique des Simpson. Mais une polémique secoue actuellement les États-Unis: dans un documentaire qui fait beaucoup de bruit, Apu est accusé d’être une caricature raciste des Indo-Américains.
Ce n’est pas la première polémique qui vise les Simpson. Mais celle-ci est en train de prendre l’ampleur aux États-Unis. Elle vise un personnage historique de la série: Apu Nahasapeemapetilon, ou tout simplement « Apu« , l’épicier indien propriétaire du Kwik-E-Mart, dont la première apparition dans les Simpson remonte à l’épisode 8 en 1990.
The Problem With Apu
Mais beaucoup veulent voir changer et évoluer celui qu’ils considèrent comme une caricature raciste véhiculant les clichés sur les Indo-Américains. C’est ce qu’explique le documentaire The Problem Wiith Apu, sorti mi-novembre aux States et passé quelque peu inaperçu en Europe. Mais il continue de faire du bruit de l’autre côté de l’Atlantique plusieurs semaines après sa sortie.
Son réalisateur, Hari Kondabolu, un acteur et humoriste américain d’origine indienne, est parti interroger plusieurs stars indo-américaines. La discussion porte sur leur relation avec Apu et les difficultés rencontrées durant leur carrière pour jouer des rôles sans stéréotype. Ce n’est donc pas seulement un documentaire sur Apu, qui sert de « base » pour lancer le débat, mais bien sur un problème bien plus profond pour les Indo-Américains.
« Plutôt que de perdre mon énergie à tenter de faire disparaître Apu des écrans, je préfère choisir d’écrire et créer un personnage pluridimensionnel qui reflète notre éducation, nos familles, nos vies », précise même Kondabolu au Huff Post. Pas question donc de faire disparaître Apu. Mais plutôt de le faire devenir un Indo-Américain plus moderne, sans accent forcé, qui ne véhicule pas de clichés (tous les Indiens ne tiennent pas des supérettes…), plus intégré à la société américaine. Ce qui serait une vraie (r)évolution dans les Simpson.
#TheProblemWithApu is now available on @truTV’s website & app, Amazon Fire, Amazon TV, Roku, iTunes & more! pic.twitter.com/RxtXuIpEsg
— Hari Kondabolu (@harikondabolu) 24 novembre 2017
« Allez vous faire foutre »
Bien que contacté à plusieurs reprises pour donner son avis sur la question, Hank Azaria, la voix d’Apu dans la série, a longtemps préféré garder le silence.
Jusqu’à ce week-end et une interview accordée à TMZ. « Je pense que le documentaire (The Problem With Apu, ndlr) pointe des choses vraiment intéressantes et nous donne des pistes de réflexion », a-t-il expliqué. « Si quelqu’un a été blessé ou offensé par ça, ou par n’importe quel personnage et sa voix, c’est vraiment bouleversant. » Azaria était plus ou moins visé par les critiques concernant Apu, lui qui est blanc et prête sa voix à un personnage indien en lui donnant un accent largement accentué…
Malgré ce mea-culpa, Hari Kondabolu n’a pas été vraiment convaincu: « Apu ne ‘m’offense’ pas, il ‘m’insulte’… moi et ma communauté », écrit-il sur Twitter ce lundi. « Je suis un adulte avec de plus grandes choses à traiter. Mon film était destiné à vous dire d’aller vous faire foutre et de discuter de pourquoi je veux que vous alliez vous faire foutre et comment nous pouvons prévenir de futurs incidents de personnes souhaitant à d’autres d’aller se faire foutre. » Il explique aussi que « les personnes de couleur marron n’ont pas commencé à parler d’Apu maintenant. Nous lui disons merde depuis trois décennies et personne ne nous a entendus ».
La polémique concernant Apu ne fait que commencer. Matt Groening, le papa des Simpson, n’a pas non plus réagi au documentaire The Problem With Apu et n’a pas évoqué un possible changement dans sa série. Reste à voir si les Simpson traverseront cette nouvelle tempête sans casse, comme ils le font toujours.
Apu doesn’t “offend” me, he “insults” me…and my community. I’m an adult with bigger things to deal with. My film was meant to tell you to go fuck yourself & discuss why I want you to go fuck yourself & how we can prevent future incidents of people wishing others “self-fuckery.”
— Hari Kondabolu (@harikondabolu) 3 décembre 2017