La polémique autour de la vidéosurveillance fait rage en France après l’attaque de Nice et personne n’y comprend rien

Sandra Bertin, policière en charge de la vidéosurveillance le soir de l’attaque de Nice le 14 juillet dernier, est au cœur de la polémique qui agite la France. Elle accuse le ministère de l’Intérieur de l’avoir mise sous pression en réclament une version modifiable de son compte rendu. Mais Bernard Cazeneuve dément l’information. Le premier ministre Manuel Valls et le président François Hollande soutiennent leur ministre de l’Intérieur. On fait le point sur cette affaire. 

Après le choc de l’attaque de Nice, la France doit aujourd’hui faire face à une polémique. Sandra Bertin était en charge de la vidéosurveillance du Centre de supervision urbain (CSU) de Nice le soir de l’attaque. C’était donc le 14 juillet dernier.

Alors que depuis quelques jours la polémique autour du dispositif de police à Nice le soir de l’attaque enfle, Sandra Bertin a fait quelques révélations au JDD. Elle accuse le ministère de l’Intérieur de l’avoir mise sous pression.

Le 14 juillet dernier, à 22h33 se souvient-elle précisément, elle reçoit le signalement d’un camion fou. Elle récupère directement les images et demande son interception.

Une demande bizarre

Le lendemain, le 15 juillet, un représentant est envoyé au CSU et la met en ligne avec la place Beauvau. Elle déclare alors avoir été en contact avec une personne pressée lui demandant un compte-rendu global.

Une personne, qu’elle affirme faire partie du cabinet du ministère de l’Intérieur, lui demande une version modifiable avec les points de présence de la police municipales, les barrières ainsi que de préciser que l’on voyait la police nationale sur deux points dans le dispositif de sécurité.

Sandra Bertin déclare alors qu’elle n’écrira que ce qu’elle a vu. Or la police nationale, elle ne l’a pas vue.

Une fausse information?

Mais selon Europe 1, ce ne serait pas un membre du cabinet de Cazeneuve qui aurait été en contact avec la commissaire le soir de l’attaque mais un fonctionnaire de police.

Et Metronews s’est procuré le mail qui démontre que Sandra Bertin a envoyé son document à la police nationale et non au cabinet du ministre de l’Intérieur. Il s’agirait d’une commissaire de police qui travaille à l’état-major de la Direction centrale de la sécurité publique.

Alors Sandra Bertin se serait-elle trompée? Elle a promis de divulguer le nom de la personne mais pour le moment, elle n’a encore révélé aucune identité.

Le gouvernement ne se laisse pas faire…

Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve ne l’entend pas de cette oreille. Il a porté plainte contre Sandra Bertin.

Invité de BFMTV ce lundi matin, Manuel Valls a soutenu son ministre de l’Intérieur. « Je n’ai aucun doute sur Bernard Cazeneuve », a-t-il déclaré. Selon lui, cette « polémique « politique vise à déstabiliser le gouvernement ».

Alors le dispositif de sécurité était-il insuffisant? Manuel Valls a déclaré que « 64 fonctionnaires de la police nationale, 42 agents de police municipale et 20 militaires de l’opération Sentinelle avaient été déployés sur cette manifestation, en plus de l’activité normale sur le reste de la ville ».

À cela, l’ancien maire de Nice Christian Estrosi, désormais premier adjoint au maire, a directement réagi que concernant les agents de la police nationale, il n’en avait vu que « la moitié ».

… Et reste unis

« Quand vous avez 84 morts, des enfants, des familles brisées, vous vous posez des questions: a-t-on tout fait? », s’interroge le Premier ministre. L’organisation du 14 juillet a été discutée lors de plusieurs réunions au préalable. « Cela a été préparé par la police nationale et municipale », affirme-t-il, aAvant de conclure en disant que « nous vaincrons. Et nous vaincrons d’autant plus que nous seront unis et solidaires face au terrorisme pour le vaincre. »

Et de son côté, le président François Hollande défend aussi son gouvernement. « Il ne peut pas y avoir de polémique ou d’affrontement. Et c’est pourquoi le Premier ministre Manuel Valls et le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve ont eu raison d’en appeler à la dignité, à la responsabilité tout en garantissant la transparence. » Il a déclaré que « la vérité, la transparence, sont essentielles dans une démocratie. Et c’est la justice qui doit la rétablir et personne d’autre ».

De son côté, l’ancien maire de Nice, Estrosi, soutient la commissaire

Tandis que pour le Front National, il y a « une tentative de dissimulation de la vérité par le pouvoir »

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