La N-VA veut sortir une loi qui interdirait aux ministres et chefs d’états n’appartenant pas à l’Union européenne de faire campagne en Belgique. Cette initiative est une réponse à l’agressivité du président turc Erdogan. Ce dernier ne pourra plus organiser de meeting politiques en Belgique. Mais il y a peu de chances que cette proposition soit acceptée au parlement.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan continue de provoquer l’Europe afin de remporter le référendum qui pourrait lui donner encore plus de pouvoir. Il espère que ses provocations pousseront les Turcs vivant en Europe à voter pour lui au référendum. Sa méthode pour obtenir ces votes, c’est d’attaquer verbalement l’Union européenne.
« Le monde entier suit ce qui se passe de très près. Si vous continuez de vous comporter de cette manière, demain, aucun Européen, aucun Occidental, ne pourra plus faire un pas en sécurité, avec sérénité dans la rue, nulle part dans le monde », a-t-il lâché dernièrement. Il a aussi traité les Pays-Bas et l’Allemagne de gros nazis parce que ces pays avaient refusé de laisser Erdogan et ses ministres faire campagne sur leur sol.
Accord du gouvernement belge
La N-VA veut empêcher Erdogan et ses copains de faire campagne en Belgique. En 2015, l’actuel président turc avait tenu un rassemblement de 25.000 personnes dans l’Ethias Arena. Mais aujourd’hui, si ses fans parviennent à louer une salle, il y a de fortes chances qu’Erdogan ne se pointe pas.
Parce que le président de la N-VA Peter De Roover veut totalement lui fermer la porte. Il a pondu une proposition de loi qui va totalement réduire la marge de manœuvre des ministre et chefs d’états n’appartenant pas à l’UE. Ces politiciens ne pourront faire campagne en Belgique qu’après avoir reçu la permission du gouvernement belge.
Contraire à la loi
Le hic, c’est que cette proposition est contraire à la loi. La Constitution stipule qu’en Belgique, les individus ont le droit de se réunir et d’exprimer librement leurs points de vue. Le seul qui peut interdire une telle réunion, c’est le bourgmestre. Mais il peut seulement le faire pour des raisons de sécurité et non parce qu’il ou elle ne veut pas d’un tel rassemblement pour des raisons politiques.
La loi de De Roover ne concerne pas les Belges ou les citoyens de l’UE. Même les individus venant de pays hors de l’UE, comme des parlementaires turcs par exemple, ne seront pas concernés. Cette loi ne concerne que les dirigeants de gouvernements extérieurs à l’UE.
La grande question est de savoir si la N-VA va récolter suffisamment de soutien au Parlement pour que cette proposition soit acceptée. La semaine dernière, les partenaires de la coalition Open VLD et CD&V n’ont vraiment pas paru emballés par l’idée. Pour eux, cette initiative est en quelque sorte une atteinte à la liberté de réunion et la liberté d’expression.