« La France est un pays de décadence »: Rachid Kassim, l’un des djihadistes les plus influents de Daesh, sort du silence

Il est plutôt rare de retrouver des interviews de membres de Daesh dans les médias. Pourtant, un site américain d’analyse du jihad a réussi à parler à Rachid Kassim, un jihadiste français très influent de Daesh. Il se confie sur son parcours, lui qui serait derrière plusieurs des attaques revendiqués par le groupe terroriste ces derniers mois.

Le nom de Rachid Kassim ressort trop régulièrement dans les médias lorsqu’il est question de Daesh et d’attaques ces derniers mois.

Ce Français est soupçonné d’avoir orchestré l’attaque de l’église de Saint-Étienne du Rouvray en juillet ou encore l’attentat déjoué que plusieurs femmes devaient commettre en région parisienne. Il aurait aussi diffusé des photos de militaires belges via le réseau social Telegram, grâce auquel il communiqué avec plusieurs centaines de « fidèles ».

Bref, Kassim est une figure de Daesh. Et c’est pour ça qu’il a été interviewé par Amarnath Amarasingam, chercheur à l’université George Washington aux États-Unis qui rédige sur le site d’analyse du jihad Jihadology.net.

« J’avais un chat merveilleux »

Kassim revient notamment sur son parcours, lui qui a été à l’école dans un établissement dirigé « par deux homosexuels » comme il le raconte. « La France est un pays de décadence. Quand j’étais à l’école, ils essayaient de me faire manger du porc. J’étais si choqué que j’ai retourné la table, et mon père a dû venir et leur parler », explique-t-il, avouant qu’il pensait « à attaquer la France quand j’y étais, et ma famille a pris peur à cause de ça ».

Son nom est bien connu des renseignements selon lui: « Les policiers me connaissaient. Dès que j’allais courir, il y en avait toujours deux qui me suivaient. Puis ils se cachaient. C’était ridicule ». Finalement, Kessim a fui la France en 2015 pour rejoindre les rangs de Daesh avec sa femme et sa fille. Un périple délicat, notamment quand il a fallu rejoindre la Syrie depuis la Turquie: « Nous avons tout laissé derrière nous. Surtout mon chat. J’avais un chat merveilleux que j’ai laissé à Gaziantep. C’était l’une des choses les plus tristes que j’aie vécues ».

« La violence ne vient pas de nous »

C’est depuis la Syrie qu’il télécommanderait donc des attentats en Europe. Il ne le nie pas, mais ne le confirme pas non plus. Quand il est interrogé sur l’attaque de l’église de Saint-Etienne du Rouvray, revendiqué par Daesh, il félicite les deux auteurs, tués par la police lors de l’assaut: « Je suis très fier d’eux, très très fier. Pour moi, ce sont des modèles et des héros. En ce qui concerne mon rôle les services secrets le savent. Je n’ai rien à ajouter ».

Pour lui, ces attaques sont justifiées par les actes commis par la France, l’Europe et les États-Unis en Syrie. « La violence ne vient pas de nous. La France et les États-Unis ont commencé à nous attaquer. Quand ils arrêteront, nous arrêterons », assure-t-il.

Alors que l’étau se resserre pour Daesh, attaqué dans ses fies de Raqqa et Mossoul, Kessim n’a pas peur pour autant. « Nous trouverons un moyen, mais c’est sûr que nous n’arrêterons jamais de nous battre », assure-t-il. « Même si nous devons vivre dans des grottes dans les montagnes, le combat continuera. Le jihad a existé avant et pendant l’État islamique, et il sera là après l’État islamique. Nous ne perdrons pas. Si nous perdons une main, nous continuerons de nous battre avec l’autre », conclut-il.

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