La fin du cordon sanitaire? Si la N-VA a une majorité avec le Vlaams Belang, elle exigera « l’indépendance flamande »

Accusés par l’opposition d’être à la botte de la N-VA, Charles Michel et le MR n’apprécieront qu’à moitié cette sortie du chef de groupe N-VA à la Chambre, Peter De Roover. Lors d’un débat du Vlaamse Volksbeweging (mouvement populaire flamand), il a déclaré ouvertement que si une majorité était obtenue par le Vlaams Belang et la N-VA aux prochaines élections fédérales, son parti pousserait pour une Flandre indépendante… parce qu’on ne se refait pas.

« Demain, supposons que la N-VA obtient 40% et le Vlaams Belang 11%. La N-VA emmènera-t-elle le Vlaams Belang pour réclamer l’indépendance? « , a demandé le modérateur du débat à Peter De Roover vendredi soir.

La réponse est sans appel: le chef de groupe à la Chambre a dit « oui », et « nous le ferions même avec le PS », a t-il ajouté sous forme de boutade.

Sauf que de ce côté-ci de la frontière, ça ne fait pas rire grand monde. Certains se demandent même si le cordon sanitaire qui été actif depuis plus de 24 ans contre le Vlaams Belang (et ses ancêtres) ne va pas partir en fumée. Parce que jusqu’à présent, le parti nationaliste ne s’est jamais prononcé sur une éventuelle participation aux responsabilités avec le Vlaams Belang. Même si Théo Francken avait laissé entendre il y a deux semaines qu’il était contre cette exclusion d’un parti. « Je suis contre le cordon sanitaire, mais pour la réalisation de notre programme électoral », a-t-il déclaré à la chaîne VTM. C’était déjà un signal clair.

Marche arrière toute

Pas de panique toutefois: selon un dernier baromètre de la VRT et du Standaard, les deux partis culminaient ensemble à 35,9% des votes. Et des études prouvent régulièrement qu’une partie de l’électorat mécontent de la N-VA s’enfuit vers le Vlaams Belgang si bien que la proportion des votants reste la même.

Aussi dans la foulée, le porte-parole de la N-VA Diederick Demuynynck, a nuancé les propos du député: « Tous ceux qui veulent aider à réaliser notre programme doivent le faire dans le respect des règles de jeu démocratiques. »

Finalement, Peter De Roover en personne a dû s’expliquer sur cette polémique: « Je continue à penser que le cordon sanitaire a été inventé par les autres (partis), mais qu’il est maintenu à cause du Vlaams Belang lui-même, par le fait qu’ils ne veulent absolument pas intégrer une culture du compromis ». En ajoutant, « c’est un choix que je respecte », dans des propos rapportés par De Redactie.

En gros, il veut dire que si un jour le Vlaams Belang veut entrer dans le gouvernement, il devra suivre un programme gouvernemental. Et actuellement, Peter De Roover ne voit « aucune possibilité » pour ce parti de faire partie d’un gouvernement.

En attendant, il y a une pluies de réactions virulentes sur la toile

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Source: Le Vif/L’Express
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