Déguisement, confettis, pekets et bière, telle est la panoplie du parfait carnavalier. Mais les petits bouts de papier multicolores semblent en lasser plus d’un. Plusieurs communes ont décidé de bannir les confettis de leur carnaval pour des raisons financières et environnementales. Ce n’est pas le cas de Binche qui privilégie les traditions.
Voilà déjà trois ans que la commune d’Hélécine dans le Brabant wallon a mis fin à la tradition des confettis lors du carnaval. Deux raisons à cette décision: ça pollue et ça coûte cher. Les petits bouts de papier s’entassent rapidement sur les voiries et peuvent rester là plusieurs semaines. Ils encrassent également les égouts, ce qui peut boucher la tuyauterie rapidement. Aussi, « sortir la balayeuse le lendemain du carnaval et nettoyer les voiries, tout ça se fait aux frais de la collectivité », déclare Stéphane Jadoul, directeur général de l’administration communale d’Hélécine pour Le Soir.
Cette décision a fait des émules puisque pas moins de 57 communes flamandes ont interdit les lancers de confettis mais certaines sont plus conciliantes. À Menin par exemple (Flandre-Occidentale), on peut toujours en lancer mais seulement au tout début du cortège car « les confettis, c’est encore l’âme du carnaval » explique Laurent Coppens, un échevin de Menin.
They get surprised by the confetti and seungmin even fell pic.twitter.com/SSi5IN5zVd
— ♛ (@k_oreans) 4 février 2018
À Binche, c’est hors de question
Désormais, les villes organisatrices de carnavals doivent choisir entre l’environnement et les traditions. À Binche, on a clairement fait son choix: ce sera avec confettis ou pas de carnaval du tout. « Même si la Ville est sensible aux questions écologiques, une telle interdiction n’est pas du tout à l’ordre du jour », assure Murielle Evard, responsable communication de la ville pour Le Soir. « Si l’on interdit les confettis, bientôt ce sera le cas des oranges, à causes des pelures par terre. »
Pour éviter ce genre débat, il est possible de remplacer les confettis traditionnels par des bouts de papier biodégradables. Sur le papier, c’est la meilleure solution mais il y a un problème de taille: le prix. « Beaucoup trop cher pour la commune », explique Laurent Coppens de Menin. Il y a aussi l’alternative des « bio-confettis », des sortes de pétales de fleurs séchées qui séduisent de plus en plus de bourgmestres. Dans tous les cas, lundi prochain à Binche les confettis voleront de toute part et raviront les enfants venus profiter du mardi gras. Enfin, le lundi gras quoi.