Il y a quelques jours, un documentaire effarant sur le danger des tampons faisait le buzz. Syndrome du choc toxique, composants potentiellement dangereux… de quoi faire trembler dans les chaumières et convaincre les femmes de délaisser pour toujours leurs bons vieux tampons pour la coupe menstruelle. Mais quid de la coupe justement? Est-elle réellement sans danger pour notre petit corps?
On sait ce que vous vous dites les filles… On vous imagine devant votre écran là, en train de paniquer « ah non!!! Pas la coupe!!! Les tampons, et maintenant la coupe? Comment on va faire avec nos règles nous? »
La coupe est pleine! (Déso, fallait qu’on la fasse…) Bon mais on se calme et on respire un grand coup. Si le documentaire diffusé sur France 5, Tampon, notre ennemi intime, montre clairement le danger des tampons – et nous donne l’impression qu’on joue à la roulette russe à chaque Tampax enfilé – il semble que la coupe menstruelle (ou cup) soit plus safe, dans tous les cas.
Cela étant, on a quand même eu envie de se poser la question. La coupe est-elle absolument sans danger?
Petit documentaire sur les effets néfastes des tampons. Les filles si vous avez un moment, regardez, ça fait peur :https://t.co/hObssiJKuO
— rosé wine (@urmilkchocolate) 5 mai 2017
Le syndrome du choc toxique n’est pas l’apanage des tampons
Contrairement à ce que laissent penser à peu près tous les titres de presse vus ces derniers jours, les tampons ne sont pas LA cause du syndrome du choc toxique (ou SCT).
Le SCT, en gros, c’est une bactérie, un staphylocoque doré – d’ailleurs présent naturellement dans ton organisme – qui libère une toxine. Les tampons, en bloquant le sang dans le vagin, vont créer une sorte de bouillon de culture idéal pour le développement de cette toxine. Si cette dernière passe dans le sang, elle provoque un choc septique. Ton corps s’empoisonne tout seul avec cette bactérie, en quelque sorte. Les risques, en cas de traitement tardif: décès, amputation d’un ou plusieurs membres… Sympa.
MAIS les tampons ne sont que des facteurs aggravants favorisant l’apparition de ce syndrome qui peut, en réalité, être associé à bien d’autres facteurs : blessures, lésions cutanées, immunodépression, maladies chroniques… Ce qui est sûr, c’est qu’environ la moitié des cas de SCT répertoriés concernent des femmes en période de règles.
La coupe menstruelle n’est pas une protection absolue contre le SCT
Eh oui. On nous a vanté les mérites de la coupe comme alternative idéale pour éviter tout risque d’infection. Pourtant, si on l’a longtemps cru, la coupe ne protège pas du SCT. Pour l’instant, seuls deux cas au monde connus de SCT liés à la coupe ont été recensés (le deuxième n’est pas encore officiellement avéré).
On a contacté deux gynécologues, qui, par prudence, ont préféré ne pas se prononcer quant à un risque réel avec la coupe. Selon eux, « la littérature scientifique existante sur le sujet est encore trop minime ».
Cela étant, la coupe – comme les tampons – retient le sang menstruel à l’intérieur du corps. Dans une émission de France Culture sur le sang des règles, l’écrivain et féministe Élise Thiébaut, auteur de l’ouvrage Ceci est mon sang Petite histoire des règles, de celles qui les ont et de ceux qui les font, explique: « Dans la mesure où la coupe menstruelle, comme le tampon, bloque le flux, c’est ça qui favorise la production, dans le cas où on est porteuse du staphylocoque doré, de la toxine TSST-1. Cette toxine peut produire un SCT si on garde la protection trop longtemps, que ce soit une coupe, un tampon, bio ou pas. C’est le fait de bloquer le flux, et donc de perturber la flore vaginale et les défenses naturelles, qui va produire ce SCT. »
@miu_cup @UFCquechoisir Le risque de choc toxique existe aussi avec une coupe menstruelle. Il faut juste agir de manière raisonnée en se changeant régulièrement
— Louise Temp (@lou_temp00) 9 mai 2017
On a d’ailleurs checké la notice d’une cup, l’avertissement quant au SCT y apparaît, exactement comme dans les notices des tampons.
Une chose est sûre, le tampon étant absorbant (contrairement à la coupe qui ne fait que recueillir le sang menstruel), le risque de SCT est plus important.
#LMEF #SCT… Tampons, serviettes, coupe menstruelle… Je crois que je vais passer aux protections lavables !
— Laura Dcn (@laura_dcn) 25 avril 2017
Des règles d’hygiène simples à respecter
Ces règles sont bien évidemment écrites noir sur blanc dans toutes les notices des coupes menstruelles:
– Lave-toi bien les mains avant de manipuler ta cup, car le staphylocoque doré peut se trouver sur ta peau.
– Ne lave pas ta cup avec un savon au pH basique ou alcalin. Le staphylocoque doré aime se développer dans les pH neutres (alors que ton vagin a un pH acide). Plus d’infos ici.
– choisis une cup adaptée à ton flux, de façon à ce qu’il y ait le moins d’air possible dans ton vagin. Ce cher staphylo aimant l’air…
– Vide et rince parfaitement ta cup toutes les 12h grand max! Surtout en fin de règles où ton flux se réduit.
Bon et quid de la composition des coupes?
Si la composition des tampons hygiéniques fait débat (et fait flipper), celle des coupes menstruelles semble on ne peut plus transparente et clairement indiquée dans les notices/emballages:
Certaines marques n’hésitent pas non plus à donner des garanties quant à l’absence de produits chimiques nocifs: sans bisphénol A, sans phtalate, sans PVC, sans agent blanchissant, déodorant, parfum et gels absorbants…