La Commission Publifin s’annonce déjà mal: sa présidente Olga Zrihen (PS) a touché 3.600 euros par réunion pendant six ans

Entre 2010 et 2016, la sénatrice wallonne Olga Zrihen (PS) était présidente du Conseil d’administration de la Caisse des retraites des sénateurs. Elle y a touché 1.800 euros bruts par mois. Or, cette ASBL ne se réunissait que cinq voire six fois par an. Ce qui fait un total de 3.600 euros par réunion! Voilà encore une politicienne qui a été grassement payée pour pas grand-chose. Le pire: elle est censée présider la commission qui doit faire toute la transparence dans l’affaire Publifin.

Les travaux de la commission d’enquête du Parlement wallon sur l’affaire Publifin n’ont même pas encore débuté, et sa présidente Olga Zrihen (PS) se trouve déjà au cœur d’une polémique. D’autant plus que celle-ci ressemble aux scandales qui ont été récemment révélés sur l’intercommunale liégeoise: rémunérations absurdes pour participer à des réunions très rares, cumul de mandats…

C’est la RTBF qui a découvert ce matin le pot aux roses. Entre 2010 et janvier 2016, la Louviéroise socialiste, Olga Zrihen, était présidente du Conseil d’administration de la Caisse des retraites des sénateurs. Pendant ces six années, elle a touché 1.800 euros bruts par mois. Pourtant, cette ASBL qui gère les fonds de pension des sénateurs n’organisait que cinq voire six réunions par an. Sors ta calculette, cela correspond donc à une rémunération de 3.600 euros pour chaque réunion. Une jolie somme et qui n’était, en plus, pas très transparente. Elle n’entrait ainsi pas dans la comptabilité du plafond des rémunérations, censé limiter les cumuls de mandats publics chez les politiciens.

« Si c’est dit, c’est que c’est vrai »

Invitée ce matin dans l’émission Matin Première de la RTBF, Olga Zrihen n’a même pas essayé de se cacher de quoi que ce soit et a confirmé: « Les montants sont justes ». Par contre, elle n’a étrangement pas l’air de checker souvent son compte bancaire: « Je n’ai pas vraiment vérifié. Vous me le dites maintenant, cela doit être aux environs de cela. Si c’est dit, c’est que c’est peut-être vrai. »

Mais elle a démenti le fait qu’elle n’était payée que pour les quelques réunions annuelles. « En ce qui concerne le nombre de réunions, c’est faux. On n’est pas là uniquement pour cinq conseils d’administration par an. Je pense qu’il y en a plus que cela tous les ans. De plus, il n’y a pas que cela. Il faut aussi prendre en compte le suivi de cette caisse de pension qui concernait 70 sénateurs et l’ensemble du travail. » Il est tout de même intéressant de préciser que la gestion financière et fiduciaire de ce fonds est assurée par des experts. Les représentants politiques qui siègent dans son Conseil d’administration n’ont donc en charge que le contrôle de cette gestion.

Ces montants avaient déjà été épinglés par des administrateurs de l’ASBL. Lorsque Zrihen a passé le flambeau à Bert Anciaux, les indemnités pour participer aux réunions ont donc été supprimées. Le président actuel, qui est aussi l’ancienne figure de proue de la Volksunie et l’ex-ministre (sp.a-Spirit) de la Culture du gouvernement flamand, touche désormais 125 euros de jeton de présence. Tout comme n’importe quel autre administrateur. En outre, les missions de l’ASBL auraient été relativement diminuées, pour être reprises en bonne partie par des caisses de pensions régionales.

EPA

29 mandats

Et les rémunérations rocambolesques ne sont pas le seul problème de Zrihen. Son grand nombre de mandats a également été mis en avant. Selon CUMULEO, le Baromètre du Cumul des Mandats, elle exerce en tout… 29 fonctions, mandats et professions différents!

Mais sur ce point aussi, elle s’est justifiée ce matin sur les ondes: « Chacun organise sa vie comme il le souhaite. Je commence dès 6 heures et je m’arrête à 23 heures. Du lundi au dimanche. » Elle ne semble d’ailleurs pas y voir trop de problèmes: « Je ne suis pas née dans le monde politique, mais dans le monde associatif, ce qui explique ce nombre-là. À part les cinq mandats rémunérés, tout le reste vient de la vie sociale et associative. »

Mais bon, ce fameux cumul est un sujet particulièrement sensible, qui doit justement être mis en lumière par la commission d’enquête sur Publifin. Bref, les futures discussions promettent déjà d’être croustillantes…

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