La commission d’enquête doit découvrir comment ce terroriste a pu revenir de Turquie

Le cabinet restreint s’est réuni pour discuter en détail du cas du terroriste Ibrahim El Bakraoui. Pour la justice et la police, ce qui s’est passé est une affaire douloureuse. L’homme a été reconnu coupable de grand banditisme, il prend 10 ans, sort plus tôt en liberté conditionnelle, viole ces conditions pour partir en Turquie, et revient finalement en Belgique pour commettre les attaques. Les partis de la majorité ont dont décidé de mettre en place une enquête pour découvrir le fond de l’histoire.

Qui savait quoi, à quel moment? C’est une question cruciale pour le gouvernement Michel. Car il est évident que notre pays s’est fait poignarder par les terroristes. Comment un des terroristes qui a commis les attaques de mardi, a-t-il pu courir comme ça librement? Qui a perdu de vue ce criminel condamné? C’est ce dont les ministres ont discuté: le ministre de la Justice Koen Geens (CD&V) est au coeur de l’affaire avec le ministre de l’Intérieur Jan Jambon (N-VA) et le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders (MR).

El Bakraoui est un criminel dangereux qui avait déjà attaqué un bureau de change avec une Kalachnikov. Suite à quoi, il a été condamné pour grand banditisme et a écopé de 10 ans de prison. L’homme ne va pas au bout de cette peine. En effet, après 4 ans et 9 mois, il est libéré sous certaines conditions.

En route vers la Turquie

Le 19 mai 2015, il se présente pour la dernière fois chez le juge qui s’occupe de sa détention. Le 26 juin, El Bakraoui est rappelé pour la première fois par la justice, mais il ne répond pas. Le 29 juin, une nouvelle fois rappelé, il ne répond toujours pas. Ça aurait été difficile en effet puisque, en juin 2015, les Turcs arrête l’homme à Gaziantep à la frontière avec la Syrie. La Turquie alerte alors notre pays qu’elle détient El Bakraoui comme « combattant étranger ». Le 15 juillet 2015, ils envoient un fax pour nous le dire. La Turquie avait aussi précisé expressément que le gars était un « terroriste potentiel », ce que nie le gouvernement belge. Maintenant, ils sont à la recherche de ce qui a été dit exactement.

Quoi qu’il en soit: El Bakraoui demande à ce moment-là à être renvoyé aux Pays-Bas et pas en Belgique, ce qui lui a été autorisé. Pendant ce temps, le moulin juridique en Belgique continue plus ou moins de tourner. Et le 18 août seulement, un mois et 20 jours après que El Bakraoui ait disparu du circuit, le tribunal d’application des peines le condamne. Et puis finalement le 20 août, la justice belge le condamne. Il n’ a pourtant pas été condamné internationalement, parce que c’était des faits « normaux » de banditisme.

De la transparence SVP

Au terme de la réunion, le gouvernement fédéral a indiqué qu’il voulait qu’une totale transparence soit établie. Il s’est engagé à collaborer avec le Parlement sur ce dossier, et d’ailleurs avec toutes les autres enquêtes qui concernent le terrorisme.

Parallèlement, la majorité parlementaire s’est mise d’accord pour la mise en place d’une commission parlementaire. Celle-ci aura pour but de clarifier les enquêtes liées au terrorisme et se tiendra ce vendredi à 12h30.

À 14h30, une commission rassemblant les ministres de la Justice, de l’Intérieur et des Affaires étrangères se tiendra également demain. Les ministres s’exprimeront pour la première fois.

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