La canicule fait mal au Groenland: autant de glace fondue que lors d’un scénario catastrophe prévu pour 2070

Tu te souviens de la canicule qui nous a scotché au sol il y a quelques semaines? Et bien elle a traversé les pays scandinaves pour aller s’installer au Groenland, non loin du pôle nord. Et évidemment, la glace prend cher.

Elle court, elle court, la canicule. Après avoir frappé la Belgique il y a deux semaines, la voila bien installé au Groenland, tout au nord de la planète. Et une canicule dans une région pareille, ce n’est jamais une bonne nouvelle. La preuve en chiffres: le 1er août dernier, le Groenland a perdu 11 milliards de tonnes de glace en un jour.

Plus globalement, le territoire danois a perdu 160 milliards de tonnes de glace uniquement sur le mois de juillet 2019. « Cela représente l’équivalent de 64 millions de piscines olympiques. Pour le seul mois de juillet« , rapporte Clare Nullis, porte-parole de l’Organisation mondiale météorologique, qui dépend des Nations unies.

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Scénario catastrophe

Là où ça commence à faire flipper, c’est qu’une telle fonte des glaces n’était pas attendue avant 2070. « Les pertes massives subies par le Groenland au cours de la semaine passée étaient déjà proches des niveaux attendus d’ici 2070 sur la base des meilleurs modèles disponibles », écrit Thomas Mote, professeur dans le département de géographie de l’université de Géorgie et spécialiste du changement climatique en Arctique.

Il reprend en effet des données partagées par Xavier Fettweis, membre du département de géographie de l’université de Liège. Ce dernier explique sur Twitter (voir tweet ci-contre) que la perte de masse du Groenland du 1er août correspond au taux quotidien moyen prévu pour les années 2060-2070 (au mois de juillet) avec le scénario le plus pessimiste.

Il en profite pour expliquer ce qu’on appelle « l’ablation de la glace ». Lorsque le manteau neigeux fond, 50% de l’eau produite reste enfermée dans le manteau neigeux. Mais au bout d’un moment, ce manteau devient saturé en eau et finit par craquer. On observe donc un ruissellement de l’eau, c’est ce qu’on appelle l’ablation. Et c’est précisément ce qui est en train de se produire.

16 degrés

Il faut dire que les températures sont si élevées qu’il ne peut en être autrement. Le 30 juillet dernier, on a enregistré des températures grimpant jusque 16 degrés. Et ce à moins de 900 kilomètres du pôle nord, le point le plus au nord de la planète. D’ailleurs, Thomas Mote souligne que la neige a fondu autour la Summit Station, un camp de recherche situé au sommet de la calotte glaciaire du Groenland à plus de 3 200 mètres d’altitude. C’est la première fois que cela se produit depuis 2012 et la troisième fois depuis au moins sept siècles.

C’est un phénomène presqu’inédit puisque habituellement, les masses d’air chaud proviennent d’Amérique du Nord. Ici, la chaleur provient directement de l’Afrique et elle était particulièrement élevée.

Finissons par rappeler que lorsque la calotte du Groenland sera entièrement fondue, ce qui pourrait se produire dans moins d’un millénaire, le niveau des mers pourrait monter d’environ 6 mètres. On en est pas encore là mais des phénomènes comme celui qu’on observe actuellement au Groenland seront de plus en plus fréquentes, c’est une certitude.

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