La Belgique, berceau de djihadistes? C’est vrai! Notre pays compte le plus de djihadistes par habitant

Les djihadistes européens se radicalisent plus rapidement qu’avant. En à peine un mois, ils peuvent prendre la décision de devenir djihadiste. Ils sont aussi souvent plus jeunes et moins croyants qu’il y a quelques années. N’envisageant plus d’avenir en Europe, ils rejoignent la Syrie. Et selon un rapport de l’ICCT, le Centre international de lutte contre le terrorisme, notre pays est le plus gros fournisseur de djihadistes. 

Des djihadistes en Belgique, il y en a. Et ceux qui ont quitté notre pays pour partir en Syrie, il y en a aussi. Il ne faut pas se voiler la face. Oui la Belgique est montrée du doigt depuis quelques mois comme étant un berceau de djihadistes et c’est vrai. Un rapport du Centre international de lutte contre le terrorisme (ICCT), publié aujourd’hui, révèle que notre pays a le quota le plus important de combattants étrangers par habitant.

Le rapport de l’ICCT explique l’émergence des « foreign fighters » ces combattants étrangers qui ont quitté leur pays d’origine, leur maison et leur famille pour rejoindre la Syrie. Depuis 2012, ce nombre n’a fait qu’augmenter de manière significative. De septembre 2014 à septembre 2015, en un an seulement, leur nombre a doublé. Ils étaient alors 30.000 combattants et provenaient de 104 pays différents.

Début 2016, l’ICCT a réanalysé la situation en Europe. Neuf pays ont été sélectionnés pour être analysés en profondeur. On y retrouve l’Autriche, la Bulgarie, le Danemark, la France, l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Espagne, l’Angleterre et bien entendu la Belgique. Comparé à d’autres informations, le rapport révèle qu’entre 3.922 et 4.294 combattants étrangers sont européens. Et parmi eux, 2.838 proviennent de seulement quatre pays: la France, l’Allemagne, l’Angleterre et la Belgique.

Qui sont les extrémistes belges?

Chez nous, il est estimé que, depuis 2011, entre 420 et 516 individus ont quitté le plat pays pour se rendre en Syrie ou en Irak. En moyenne, ils sont âgés de 25, 7 ans. Selon le rapport, on estime que 180 à 260 combattants sont toujours là-bas et qu’entre 60 et 70 personnes ont été tuées. À côté de ça, plusieurs ont tenté de rentrer. 50 combattants ont voulu quitter la zone de guerre mais en ont été empêchés tandis qu’entre 55 et 120 individus sont rentrés. Ils représentent une menace potentielle pour le pays. Concernant tous les pays européens, environ 30% des combattants sont rentrés chez eux selon l’enquête.

Parmi les combattants belges, il y a 47 femmes. Ceux qui sont partis ne sont pas tous nés musulmans. Environ 6% se sont convertis. Et concernant les origines, ça varie un peu. Pour les 266 combattants dont elle est connue, il ressort que 45% d’entre eux viennent de Bruxelles (dont 24 combattants de Molenbeek). 45% sont originaires de la Région flamande et 10% de la Région wallonne.

Un mois suffit à se radicaliser

Selon les chercheurs, les jeunes prennent parfois moins d’un mois pour prendre leur décision. L’enquête révèle que le plus jeune auteur des attentats de Paris, par exemple, s’est radicalisé et est parti pour la Syrie en un mois seulement. En général, ça prend tout de même un peu plus de temps.

Souvent, ces combattants ont connu des situations difficiles dans notre pays. « Ils expriment des sentiments d’exclusion et d’absence d’appartenance, comme s’ils n’avaient pas leur place dans la société. Pour de nombreux belligérants, la drogue, la délinquance et la violence de rue font partie de leur passé », comme on peut le lire dans le rapport. Ces gens ont perdu leurs repères, ne pensent pas avoir d’avenir ici et décident donc de rejoindre les rangs en Syrie.

Plus
Lire plus...