Avoir de la 5G dans au moins une ville de chaque État membre, c’est le souhait de la Commission européenne pour 2020. Si de nombreuses villes s’y attellent, à Bruxelles, la mise en place de cette connexion ultra-rapide rencontre quelques problèmes. Notamment politiques. Au grand dam des opérateurs de télécom.
La 5G, ce serait une connexion permettant le transfert de plusieurs Gigabits de données par secondes. Ce serait un atout pour les utilisateurs individuels mais également pour les professionnels. Santé, gestion de l’énergie, applications de sécurité et même la conduite assistée… de nombreux secteurs accueilleraient son arrivée avec intérêt.
Mais à Bruxelles, cette arrivée n’est pas prévue pour tout de suite. Les principaux obstacles sont les normes d’émissions « trop strictes » et les taxes communales sur les antennes GSM. À cause de ces freins, les premières villes belges à bénéficier de la 5G pourraient bien être Anvers ou Liège. Une grosse erreur stratégique, rappelle la fédération technologique belge Agoria.
Climat favorable?
Actuellement, la 4G permet des downloads allant jusqu’à 90 Mbps (Megabits par secondes) mais « d’ici 2020, plus de 50% des connexions devront offrir une vitesse pouvant atteindre 1Gbps », écrivaient les sept principaux opérateurs des télécommunications du pays (Brutélé, Colt, Eurofiber, Nethys/Voo, Orange Belgium, Proximus et Telenet) et Agoria dans un communiqué de presse.
Lancé au début du mois de février, cet appel à un « New Deal » faisait écho au souhait de la Commission européenne de voir la 5G implantée dans les grandes villes très rapidement. « D’ici 2020, il y aura 30 fois plus de trafic Internet mobile qu’en 2010 », écrivait la Commission en 2017. « L’utilisation d’Internet aura non seulement augmenté grâce au nombre de smartphones et de tablettes utilisés, mais aussi à cause de la croissance massive des machines et des capteurs qui utilisent Internet pour communiquer ».
Mais pour que ce soit possible, « nous avons besoin d’un climat économique favorable aux investissements, d’une accélération numérique et d’un champ d’action équitable », souligne Marc Lambotte de la fédération Agoria. Ce qui ne semble pas vraiment se mettre en place d’un point de vue politique.
Secteur Télécoms: “Besoin d’un New Deal.” #newdeal https://t.co/dGmCVzVOBw
— Agoriafr (@Agoriafr) 1 février 2018
Bruxelles pas pressée
Actuellement, la 5G ne semble pas faire partie des priorités de la Région bruxelloise, peu encline à se précipiter. Le cabinet du ministre-président, Rudi Vervoort (PS) souhaite établir un « vrai partenariat avec les opérateurs, mais la 5G n’est qu’un point de la discussion visant à développer Bruxelles en tant que Smart City », lit-on dans le journal Le Soir.
Au cabinet de Céline Fremault, la ministre en charge de l’Environnement (cdH), il est question d’une volonté ferme d’implémenter la 5G mais seulement « dans le cadre de balises et sans [s’] enfermer dans un calendrier », rapporte encore Le Soir. L’opposition non plus ne semble pas pressée. Vincent De Wolf, chef de file MR au Parlement régional déclare être ouvert aux nouvelles technologies mais être aussi attentif « à ce que la population soit protégée d’un surcroît d’émissions d’ondes ».
Alors, pour quand verra-t-on apparaître ce service qui est en théorie 100 fois plus rapide que la 4G et qui devrait apporter, dixit Agoria, un énorme avantage économique ? Aucune certitude pour le moment mais tabler sur 2020 semble un peu optimiste.
En attendant, la Commission européenne propose diverses pistes:
If we want to accelerate the deployment of #5G in Europe we need to better cooperate in #spectrum. Here's what we propose and how people & businesses will benefit https://t.co/cBSl2H0HhI #EU5GConf #EECC #DigitalSingleMarket pic.twitter.com/t8pPuLARWN
— DigitalSingleMarket (@DSMeu) 12 février 2018