Les directeurs de prison soufflent, les détenus aussi: entre 150 et 300 prisonniers venus des prisons en grève viennent de recevoir 14 jours de congé pénitentiaire. « La situation est invivable » dans les prisons, c’est une des raisons qu’invoque la circulaire venue de chez Koen Geens. Hier déjà, aujourd’hui encore, des dizaines de détenus de Saint-Gilles, Tournai, Andenne, Ittre sont sortis.
Tout ça a été très vite: la circulaire du ministère de la Justice est arrivée hier, avec ses 14 jours de congé pénitentiaire. Une série de détenus a pu franchir la porte de la prison sur-le-champ. D’autres s’en iront aujourd’hui. Au total, ils seront entre 150 et 300 à bénéficier de cette mesure exceptionnelle. « Une bouffée d’oxygène », dixit les directeurs de prison qui n’attendaient que ça.
Ce sont eux qui sélectionnent les détenus autorisés à sortir. Entre autres, les détenus doivent venir de prisons frappées par la grève dans toute sa splendeur (sans blague) et, déjà, avoir droit à des congés pénitentiaires. Pas d’exception possible aux règles qu’édicte la circulaire. Mais elle fait déjà pas mal d’heureux, entre les directeurs de prison et les détenus qui en bénéficient.
« La situation est invivable »
Le ministre donne ses raisons: « la situation est invivable » et, aussi, il faut pouvoir « donner de meilleures conditions de détention à ceux qui restent en prison ». À situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle: si la situation de crise devait se prolonger, les congés pourraient se prolonger de concert.
Lundi, les prisons devront toutes se prononcer sur l’accord proposé à la fin de la semaine par Koen Geens. Depuis jeudi, Saint-Gilles, Andenne et Dinant l’ont déjà remballé. Ces centaines de prisonniers risqueraient-ils de voir leurs vacances se prolonger?
À Saint-Gilles et Forest, des gardiens ont repris le travail ce matin
Entre-temps, à Saint-Gilles et Forest, une partie des gardiens a pris son service ce matin. Un tiers de l’équipe à Saint-Gilles était au poste ce matin. Promenade, douche, téléphone: tout cela est redevenu possible pour les détenus. Cette équipe est renforcée par la police (23 agents à Saint-Gilles), les militaires (20 à Saint-Gilles toujours) et, encore en plus, la protection civile. Au vu des chiffres, on comprend que l’administration pénitentiaire espère pouvoir continuer à compter sur ces renforts extérieurs. Cette après-midi, on verra si l’équipe prend son tour ou pas.
Sources: RTL, Le Soir, La Libre