Jusqu’où iront les partisans d’Erdogan? Maintenant, ils s’en prennent aux parents d’élèves d’écoles turques de Belgique

Les effets du coup d’État manqué en Turquie du 15 juillet dernier se font ressentir jusqu’en Belgique. Des partisans d’Erdogan veulent que les familles retirent leur(s) enfant(s) scolarisé()s dans certains établissements à travers la Belgique, financés par le réseau de l’imam Fethullah Gülen. Des familles ont reçu des menaces par téléphone et internet. « Il faut mettre un terme à ceci », demande le ministre-président flamand Geert Bourgeois (N-VA).

Plusieurs familles auraient reçu des menaces par téléphone et internet pour changer leur(s) enfants(s) d’école. Leur tort? Avoir scolarisé leur(s) enfant(s) au sein du réseau des écoles des Étoiles (situées à Bruxelles, Liège et Charleroi) ou dans les écoles Lucerna en Flandre. Ces écoles sont financées par le réseau de l’imam Fethullah Gülen, accusé par Recep Tayyip Erdogan d’être à l’origine du coup d’État qui a failli le renverser le 15 juillet dernier.

Protection policière à la rentrée?

Pour Fevzi Yildirim, le directeur du collège Lucerna à Anderlecht interrogé dans les médias du groupe Mediahuis, ce sont des « partisans pro-Erdogan » qui seraient derrière cette campagne d’intimidation.

Scolariser un enfant dans l’une de ces écoles est considéré comme un acte de traitrise par ces partisans. Les parents visés sont menacés via les réseaux sociaux ou téléphone. On les menace aussi de diffuser leur identité en Turquie et de représailles si leur(s) enfant(s) vont dans ces écoles.

« En général c’est vraiment par téléphone, où ils contactent les parents en disant ‘Si vous n’enlevez pas vos enfants de l’Ecole des étoiles, vous serez rayés du pays, interdiction de rentrer dans le pays d’origine », explique une mère de famille à nos confrères de RTL.

Ces menaces sont prises au sérieux car une dizaine de familles auraient déjà fait machine arrière et changé leur(s) enfant(s) d’école. La direction des établissements Lucerna, qui accueillent plus de 50% d’élèves turcs, pourrait porter plainte et demander une protection policière pour la rentrée scolaire dans quelques semaines.

« Laissez aller les enfants dans les écoles de leur choix »

Geert Bourgeois (N-VA) a rapidement réagi et s’est dit « très préoccupé ». « J’ai déjà appelé la communauté turque au calme et j’ai demandé de ne pas importer ici les problèmes turcs. Je constate que c’est le cas et que des parents subissent des pressions. C’est inadmissible », a fait savoir le ministre-président flamand. « Laissez aller les enfants dans les écoles de leur choix. Ils s’agit d’écoles reconnues qui font l’objet d’inspection. »

Geert Bourgeois espère désormais que la justice va se saisir de cette affaire: « On ne peut menacer les gens. La liberté d’enseignement existe dans notre pays et nous ne pouvons tolérer qu’elle ne soit pas respectée. Il faut mettre un terme à ceci », a-t-il conclu.

Source: RTBF

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