« Je n’avais pas envie de faire passer les Belges pour des cons »: Geoffrey a quitté l’aventure Top Chef sans regrets

Il n’y a plus de représentant belge dans cette saison 9 de Top Chef. Après Jérémy, c’est Geoffrey qui a été éliminé de l’émission. Le jeune homme de 22 ans, dont l’attitude parfois en décalage avec l’esprit concours a beaucoup fait réagir sur les réseaux sociaux, avoue s’être senti un peu « soulagé » lors de son départ.

Sa créativité et sa capacité à rebondir n’auront cette fois pas suffi. Les portes de Top Chef se sont refermées pour Geoffrey à l’issue de la huitième semaine du concours. De quoi briser le cœur de Hélène Darroze, qui a essuyé sa petite lame, et de la Toile, qui avait fait du candidat originaire d’Anderlecht l’un de ses chouchous.

« Triste », mais…

Mais l’ultime bouchée de ce neuvième épisode aura été fatale au jeune homme de 22 ans, qui n’avait pas non plus réussi à passer l’étape du visuel lors de la désormais fameuse épreuve du trompe l’œil. Pas de quoi ruiner le moral du principal intéressé. « Sur le moment, j’ai vécu cette élimination comme un soulagement plutôt qu’une déception », nous avoue-t-il par téléphone. « J’étais triste que ça s’arrête, bien sûr, car c’est une aventure ‘de ouf’. Mais j’étais soulagé car il y a tellement de pression, de fatigue, tu ne vois pas ta famille pendant depuis un bon mois… « 

Un discours qui confirme ce que l’on pensait déjà: Geoffrey était parfois trop en décalage avec l’esprit Top Chef: « Je n’avais pas cet esprit de compétition comme certains. Je n’étais pas: ‘Il faut que je gagne à tout prix’. Mais plutôt ‘Cool, il y a ce chef qui vient, je vais pouvoir lui faire goûter ma cuisine’. Parfois, la production me prenait à part car on avait l’impression que je n’en avais rien à foutre. Mais je voulais vraiment rester moi-même, et c’est ce que j’ai fait. (…) Je n’avais pas envie de faire passer les Belges pour des cons, que ma famille soit déçue de moi, donc je tentais de toujours rebondir, de ne rien lâcher. »

Une ambiance pesante avec la production

C’est d’ailleurs avec la production de l’émission que c’était parfois le plus difficile pour lui: « Les producteurs veulent des gens qui crient quand ils gagnent, qui sont là pour gagner réellement. Et un mec comme moi, qui préfère remonter le moral à ses potes, pour eux ça ne va pas ». Du coup, difficile pour lui de pleinement kiffer son aventure parfois: « Je n’ai pas trop aimé l’ambiance production-candidats. Il y a déjà une couche de stress, car moi je n’ai pas l’habitude de cuisiner pour des grands chefs comme ça. Et puis quand un mec de la production te dit ‘Sois plus content on dirait que tu t’en fous’, ou ‘tu mets pas là-bas, mets-toi là’, ça rajoute de l’énervement. Tu as envie de lui dire ‘Calme-toi, tu n’es pas à ma place, tu les auras tes images’. Au début de l’aventure c’est marrant, mais à la fin ça devient pesant pour les candidats. »

Avec les candidats justement, Geoffrey confirme qu’il y avait « une bonne entente ». Même si la mentalité de certains étaient en décalage avec la sienne… « C’est juste que si tu es prêt à partager ou à parler de tes recettes avec des plus jeunes, je suis prêt à t’écouter et échanger. Mais si t’es vraiment compétiteur et tu ne parles pas de tes recettes car tu as peur qu’on te les prenne, je trouve ça un peu gamin… », assène-t-il. Le courant est ainsi bien passé avec son pote Clément, Vincent ou encore Jérémy, l’autre Belge, et Victor. Il a par contre eu plus de mal avec Tara et Thibault, les deux autres candidats de sa brigade éliminés avant lui: « Je n’ai plus beaucoup de nouvelles. Ce ne sont pas des personnes qui pensent la cuisine comme moi. Et même humainement, je ne les ai pas trouvés très humbles ». Les intéressés apprécieront..

Les chefs, des gens « honnêtes et sincères »

Geoffrey est par contre beaucoup plus dithyrambique concernant les chefs: « On pourrait croire que leurs conseils, c’est pour la télé. J’étais le premier à penser que leurs discours c’était pour faire du buzz. Mais caméras éteintes, les chefs sont toujours là pour nous conseiller », assure-t-il, avec une tendresse particulière pour une Hélène Darroze « très maternelle »: « Avant qu’une épreuve commence, elle nous disait ‘tiens mange un sandwich’, ‘va te reposer’… Ce sont vraiment des gens honnêtes et sincères ».

Le jeune homme de 22 ans, qui sera bientôt papa, a aussi pardonné au chef Gilles Goujon après ses critiques concernant son attitude lors d’une épreuve. « Je n’ai pas trouvé ça choquant, on s’est juste pas compris. Je ne peux pas revendiquer une cuisine qui respecte l’environnement et la nature et après défoncer un pigeon alors que je ne connais pas la technique juste pour faire plaisir à 100 Meilleurs Ouvriers de France. J’ai gardé ma façon de penser, je ne voulais pas leur manquer de respect, mais ils l’ont pris comme un gros ‘fuck' ».

Face aux critiques et aux insultes qui ont visé Gilles Goujon, Geoffrey a lui-même écrit un message sur Facebook pour calmer le jeu. « Il m’a ensuite envoyé un message privé dans lequel il me disait que j’étais un bon gars, car je n’étais pas obligé de faire ça », avoue le jeune homme. « Il m’a remercié et m’a félicité pour le parcours que j’ai fait dans Top Chef malgré mon manque de technique et il m’a proposé de faire un stage dans son restaurant pour compenser ces manques. »

Bientôt de retour en Belgique?

Mais Geoffrey ne relèvera pas l’invitation car il a d’autres projets. Il devrait bientôt quitter le restaurant où il travaille à Orléans pour revenir en Belgique: « Ce n’est pas encore officiel, mais je vais peut-être faire des Masterclass à Bruxelles. Bon, on ne va pas désosser des pigeons par le dos là-bas, mais je vais montrer aux gens qui le voudront comment je pense la cuisine », nous confesse-t-il.

Une chose semble en tout cas actée: « La télé, c’est fini pour moi », promet-il. « J’ai vu l’envers du décor, c’était sympa. Mais le seul concours de cuisine que je voulais faire, c’était Top Chef. Ce qui m’intéresse, c’est la cuisine, pas la télé ».

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