J’ai peur. C’est avec la tête dans le cul et le cul dans le canapé que je découvre ce matin l’impensable, l’inimaginable, l’effroyable,… Je n’ai pas de mots pour qualifier ces actes odieux. La seule chose dont je suis sûr, c’est que j’ai peur.
En overdose d’infos néfastes, je décide d’éteindre ma télé. Pourquoi? J’en ai marre de ce fond sonore, de ces éditions spéciales qui nous informent en boucle des attentats qui viennent d’être commis à l’aéroport, dans le métro. Marre car ils me font peur.
Je me connecte sur Facebook pour me « changer » les idées. Mais rien n’y fait : j’ai peur. J’ai même encore plus peur. J’ai peur quand je vois les photos et les vidéos qui circulent sur la toile mais aussi les commentaires de certains amis, connaissances, camarades d’unif, collègues. Oui, j’ai peur quand je vois les amalgames qui sont faits entre les attentats terroristes et la religion sans la moindre subtilité. Oui, j’ai peur quand on stigmatise toute une communauté à cause d’une poignée de tarés. Oui, j’ai peur quand on partage les réactions d’hommes politiques d’extrême-droite. Oui, j’ai peur quand on partage sans la moindre jugeote des articles de propagande, de vrai-faux reportages, des images montées. J’ai peur de tout ça à la fois.
J’ai peur du terrorisme mais au moins autant peur du racisme. Car en réagissant de la sorte, les djihadistes nous auront retiré ce qu’ils ont, eux, déjà perdu: notre humanité.