Incroyable: pour la première fois en Belgique, un enfant né d’un don de sperme a retrouvé son père

Alors que la loi garantit logiquement l’anonymat des donneurs de sperme, un jeune belge d’une trentaine d’années a réussi à retrouver la trace de son père biologique. Une très bonne nouvelle pour lui, mais qui l’est moins pour le donneur en question.

C’est une grande première en Belgique, la législation actuelle garantissant logiquement l’anonymat des donneurs de sperme. Les enfants nés d’une insémination artificielle ne peuvent donc jamais savoir qui est leur père biologique. Et pourtant, un jeune homme a réussi à retrouver la trace de celui qui l’a conçu.

On ne connaît pas son identité, on sait seulement que c’est un homme belge âgé d’une trentaine d’années, rapporte ce matin le journal flamand De Morgen. Il a lancé ses recherches il y a deux ans en faisant appel à Donor Detectives, une organisation qui soutient les enfants issus de dons aux Pays-Bas et en Belgique et qui les aide à retrouver leur père biologique. Cette dernière a pu retrouver la trace de son père biologique via des banques commerciales de données d’ADN et une recherche généalogique. Le jeune homme connaît donc désormais l’identité de son père, mais ne l’a pas encore contacté.

« Tout le monde a droit à son origine »

Si c’est une super nouvelle pour l’enfant, ça l’est moins pour le père en question. Eh oui, quand tu penses donner ton sperme anonymement pour aider un couple à avoir un enfant, tu n’images pas qu’un jour un gosse débarque et te dise que tu es son père. Cela pose donc de sérieux problèmes au niveau de la loi et des cliniques de fertilité.

Comme l’explique Donor Detectives sur son site internet, « tout le monde a droit à son origine et à la capacité de tisser une relation avec sa famille biologique ». C’est pour cette raison qu’il y a plus en plus de failles dans le système. « L’anonymat génétique devient une illusion », affirme d’ailleurs dans De Morgen la spécialiste de la fertilité et sénatrice cooptée par Groen, Petra De Sutter.

« Les nouvelles possibilités techniques permettent de faire perdre l’anonymat promis »

Même son de cloche du côté du philosophe médical de l’Université de Gand, Ignaas Devisch. « L’époque pendant laquelle les enfants ne savaient pas qui étaient leurs parents biologiques est révolue, c’est clair pour tout le monde. Les nouvelles possibilités techniques permettent à présent de faire perdre l’anonymat promis aux donateurs, et nous devons aussi faire preuve de compréhension à leur égard », explique-t-il aussi au journal flamand.

Qu’en disent les politiques? « Tous les enfants issus de dons ne doivent pas savoir qui est leur père, mais c’est un droit fondamental de vouloir le savoir », a réagi la députée N-VA Valerie Van Peel. Nul doute que cette histoire réactivera les débats pour envisager une adaptation de la loi…

Plus
Lire plus...