Histoire de dingue: un bus De Lijn a été repéré aux abords de la zone de guerre de la Ghouta orientale, non loin de Damas en Syrie. Mais que fait ce véhicule belge aussi loin?
Accroche ta ceinture, cette histoire va te surprendre. Une petite mise en contexte s’impose tout d’abord. La Ghouta orientale fait actuellement la une de l’actualité pour de terribles raisons.
Cette zone, située à une vingtaine de kilomètres de Damas et considérée comme le dernier bastion important des rebelles dans la banlieue de la capitale syrienne, est le théâtre quotidien de raids aériens et bombardements du régime de Bachar al-Assad. La situation est devenue incontrôlable pour ses quelque 400.000 habitants qui se retrouvent pris au piège. L’aide humanitaire y est urgemment nécessaire, et pourtant ni l’accord de cessez-le-feu voté par le Conseil de sécurité de l’ONU ni la trêve quotidienne de cinq heures décrétée par la Russie ne sont respectés.
Aux abords de cette zone de conflit, il y a toute une série bus garés, prêts à évacuer des centaines d’habitants. Mais comme les combats se poursuivent, aucun n’a pour l’instant pu se mettre en route.
Un vieux bus vendu et revendu?
Petite surprise, parmi tous ces véhicules, se trouve un bus de la société de transport flamande De Lijn, comme en témoigne cette photo ci-contre repérée par la VRT.
Mais que fait ce bus belge en Syrie? « De Lijn ne met pas lui-même des bus sur le marché. Les pièces réutilisables d’anciens bus sont d’abord recyclées, après quoi tout part à la ferraille », explique au média flamand Astrid Hulhoven, porte-parole de De Lijn. « Les anciens bus ne sont vendus que dans des cas exceptionnels. Cela se fait la plupart du temps pour des gens qui s’adressent à De Lijn dans le but de récupérer un bus pour un projet caritatif ou tout autre projet », poursuit-elle.
Le nouveau propriétaire du bus doit seulement retirer les logos de la société de transport, et ensuite il est libre de faire ce qu’il veut avec le véhicule: le garder ou le revendre. C’est donc sans doute suite à un long cycle de vente et de revente que ce bus De Lijn s’est retrouvé dans là-bas.
A bus of Flemish public transportation company De Lijn is spotted near East-Ghouta, waiting to transport civilians out of the area. An end-of-duty bus that probably was bought by a private person, stripped off logos and sold all the way to Syria.https://t.co/gGtxmnLBky
— Jens Hittrien (@JensHittrien) 28 février 2018
En tout cas, cette histoire dingue n’a pas manqué de faire tiquer les internautes
Un bus De Lijn photographié dans la Ghouta (Syrie). C'est grand, quand même, la Flandre !https://t.co/ObhmlCTYke
— Marcel Sel (@marcelsel) 28 février 2018
La qualité belge à l'épreuve des bombes russes …
— Yves Vandergheynst (@VandergheynstY) 28 février 2018
Il faut avouer que c’est plutôt absurde comme situation…
Planifiez l'évacuation avec l'appli DeLijn
— Le gars d'à côté (@VinceGar65) 28 février 2018
#Belgiansolutions https://t.co/VX4Jm4QbSw
— Lucas Demuelenaere (@ldemuele) 28 février 2018
Et quelle était la probabilité que cela arrive?
« Quelle est la probabilité que le bus ait d’abord été acheté par quelqu’un en Bulgarie, Roumanie, Grèce ou dans les Balkans et qu’il ait ensuite atterri en Syrie via le marché gris? »How likely that it was first bought by someone in Bulgaria, Romania, Greece or the Balkans, then eventually found its way to Syria through the grey market ?
— Ray's Yeomanry (@raytheonunited) 28 février 2018