Il y a deux semaines, les médecins pouvaient encore faire des tests de virginité en Belgique mais c’est fini

Pour prouver que l’hymen de la mariée était intacte le jour du mariage, de médecins pouvaient encore délivrer des attestations de virginité en Belgique. Le Conseil national de l’Ordre des médecins a considéré la semaine passée que ces tests – souvent vécus comme une agression – n’avaient plus lieu d’être.

Les tests de virginité consistent à vérifier si une femme n’a jamais connu de pénétration sexuelle dans la vulve. Pour cela, les médecins vont inspecter l’hymen de la femme. Ils basent leurs observations sur la présence de déchirures ou sur la taille d’ouverture de la membrane. C’est un test qui, d’un point de vue anatomique ou médical, n’a pas vraiment de valeur.

Dans une société conservatrice dont les codes demandent à ce que la femme soit vierge à un moment précis, ces attestations semblent avoir de la valeur. En Belgique, c’était le cas jusqu’il y a peu. Mais cette pratique pourrait enfin disparaître. Le Conseil national de l’Ordre des médecins a estimé la semaine passée que ces tests sont aujourd’hui inutiles, dénués de pertinence, discriminants et qu’ils peuvent être interprétés comme une agression.

Ces tests sont des agressions

Le Conseil se base sur une déclaration cosignée par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme et ONU-Femmes, et publiée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en octobre 2018.

« Il n’est pas possible d’affirmer avec certitude sur la base d’un examen clinique qu’une personne n’a jamais eu de rapport sexuel », écrit le Conseil, qui précise que ce test pose des questions déontologiques et éthiques. « Ces examens sont souvent demandés par des tiers sans considération pour l’intimité personnelle et le droit à la vie privée de la personne concernée. Ils peuvent être vécus comme une agression ».

« Ils entraînent une discrimination entre les femmes et les hommes dont les rapports sexuels échappent à toute évaluation de ce type », ajoute le Conseil. « C’est un acte médical inutile pour la santé, sans pertinence scientifique et lourd de conséquences potentielles sur le bien-être de la patiente ». Par conséquent, le Conseil recommande aux médecins de ne plus la pratiquer.

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