Il va y avoir du changement sur les routes! Le premier code wallon de la mobilité a été validé, voici les principales mesures

Le ministre wallon de la Mobilité Carlo Di Antonio (cdH) ne veut pas des mêmes problèmes de circulation qu’à Bruxelles au sud du pays. C’est pourquoi le gouvernement wallon a validé la semaine dernière le premier code de la mobilité. Un outil qui permettra à la région de se doter d’une véritable vision de la mobilité à 2030. On fait le point sur les principaux changements qu’il prévoit.

Accroche ta ceinture et prépare-toi, il va y avoir du changement côté mobilité en Wallonie dans les années à venir. Le premier code wallon de la mobilité, commandé par Carlo Di Antonio (cdH), a été validé la semaine dernière par le gouvernement wallon. Selon L’Écho, qui a pu en prendre connaissance en exclusivité, le plan prévoit une série de mesures dans tous les domaines: les transports publics, les taxis, l’accessibilité, la sécurité, la santé et le transfert modal.

C’était une nécessité au sud du pays, selon le ministre wallon qui a réfléchi à l’outil en s’appuyant sur une récente étude du Bureau du plan. Cette dernière prévoit une augmentation de 20 % des voyageurs par kilomètre et de 68 % du nombre de tonnes transportée par kilomètre, à politique inchangée. Elle avance également une diminution de 29 % des vitesses de circulation en heure de pointe et une hausse de 12 % des émissions de gaz à effet de serre. Autant dire qu’au fil du temps, tu devrais te déplacer en voiture moins rapidement et dans un environnement bien plus pollué.

Le covoiturage en ligne de mire

Mais revenons à ce fameux code wallon. L’un des principaux enjeux sera de modifier les habitudes des Wallons, qui roulent trop souvent seuls en voiture. « Il faut sortir de la logique de la voiture. Les habitudes doivent évoluer. Dans les villes, 85 % des déplacements en voiture se font pour parcourir une distance de 3 kilomètres », déplore le ministre wallon de la Mobilité à L’Écho.

Pour cela, la région entend lancer une série d’actions concrètes pour faire passer la part de la voiture dans les déplacements de 83 % actuellement à 60 % d’ici à 2030. Elle entend surtout développer un maximum le covoiturage. L’objectif est ambitieux: 4 déplacements sur 5 devront s’effectuer avec au moins 2 passagers dans la même voiture.

Le ministre rappelle que « des parkings, des plateformes et des bandes de circulations ont été créés », qu’il existe déjà « une bande de covoiturage entre Wavre et Bruxelles et qu’une autre se met en place entre Arlon et Luxembourg ». Mais pour faire réellement évoluer les comportements, il faudra sans conteste « rajouter un volet fiscal ».

Une Wallonie sans diesel confirmée pour 2030

Côté émissions polluantes, le gouvernement approuvera fin novembre un important décret sur la qualité de l’air. Celui-ci comprend deux volets. Le premier va permettre à la Wallonie de mettre en place des zones de basse émission où les véhicules diesel et essence où les plus polluants seront bannis. Il reviendra aux communes de mettre en place ces zones, mais le gouvernement wallon pourra également décider une zone régionale en cas de pics de pollution.

Le second volet va plus loin: en 2030, il prévoit que l’ensemble du territoire wallon devienne une zone permanente de basse émission. Plus aucun véhicule diesel ne pourra alors circuler au sud du pays.

Les accidents de la route sont également abordés dans le texte du code wallon. L’objectif pour 2030 étant de « réduire drastiquement le nombre d’accidents de la route, le nombre de kilomètres d’embouteillages et de 40 % les émissions de gaz à effet de serre issues du secteur du transport ».

Taxis, trains et bus

De même, la législation sur les taxis sera revue pour permettre leur utilisation à plus large échelle et une réflexion autour d’Uber et de sa base légale devra se faire.

Concernant le train, le ministre reprend l’objectif fixé par le gouvernement fédéral, qui est d’atteindre en 2030 15 % des parts modales. Actuellement, le train ne représente que 9 % dans la part des déplacements. La part du bus devra, elle, passer de 4 à 10 % d’ici 2030.

Pour pousser les usagers à prendre les transports publics, Carlo Di Antonio entend améliorer les connexions entre le tram, le bus et le train et arriver à un billet partagé pour les voyages de la SNCB et du TEC. En zone rurale, certains bus pourraient aussi être remplacés par d’autres types de services sur les lignes peu fréquentées. Mais pour les actions concrètes en terme de transport ferroviaire, il reviendra au ministre fédéral de la Mobilité de décider (coucou le RER).

Vélo

Le vélo, non plus, n’a pas été oublié du code wallon. Celui-ci prévoit d’augmenter encore son attractivité et de faire monter sa part dans les modes de déplacement à 5 %. À cette fin, un budget de 7 millions d’euros a déjà été débloqué dans le but d’affiner le maillage du Ravel. Le ministre veut aller plus loin et créer des liaisons directes entre les Ravel et les gares. « Les Ravel ont une fonction touristique mais ils doivent également devenir des autoroutes de l’emploi », annonce-t-il.

Enfin, pour le transport des marchandises, Carlo Di Antonio entend poursuivre les efforts pour améliorer les voies navigables au sud du pays et qu’elles prennent de l’ampleur.

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