La jeune entreprise OceanSky Cruises propose des croisières aériennes de luxe à bord de dirigeables, en commençant par un aller-retour vers le pôle Nord. Mais attention à la note.
Il y a plus de 10 ans, la société britannique Hybrid Air Vehicles (HAV) a développé un concept de dirigeable de nouvelle génération visant à soutenir les troupes en Afghanistan. Le projet a toutefois été annulé en 2012, et HAV a commencé à chercher de nouvelles utilisations pour sa technologie. C’est ainsi qu’est né l’Airlander, une réinterprétation moderne du dirigeable, comme le démontre CNN. L’idée était de faire revivre les sensations et le sens de l’aventure de l’époque de l’exploration en dirigeable, mais avec le confort et la sécurité qu’offre la technologie du XXIe siècle.
Les atouts
- Le voyage aller-retour de 36 heures comprendra une escale de six heures au pôle Nord. Les passagers pourront descendre du dirigeable et profiter d’un pique-nique sur la calotte glaciaire.
- Ils ont une longue endurance – ce qui signifie qu’ils peuvent rester en l’air pendant de très longues périodes.
- Et surtout, ils sont économes en carburant.
« Les dirigeables peuvent transporter des charges utiles comparables à celles de certains avions de ligne, mais n’utilisent qu’une infime partie de l’énergie nécessaire pour les transporter sur la même distance », explique Lawaczek, l’entrepreneur suédois qui a piloté des avions commerciaux pour la compagnie scandinave SAS et d’autres transporteurs.
- Ils peuvent être équipés de cabines spacieuses. Les 16 passagers seront logés dans huit cabines doubles spacieuses de type hôtel. Le dirigeable transportera un équipage de sept personnes, dont un chef cuisinier.
- La contrepartie est que les dirigeables sont beaucoup plus lents, mais cela aussi peut être transformé en avantage.
En effet, l’un des points forts de ces voyages sera la possibilité d’observer la faune arctique depuis le ciel. C’est là que la capacité du dirigeable à voler à des vitesses extrêmement lentes et très près du sol sera utile.
« Nous pouvons descendre jusqu’à 100 pieds (approximativement 30 mètres, ndlr) si nécessaire, aussi lentement qu’un vélo, afin d’offrir à nos passagers un aperçu de ces habitats polaires », explique Lawaczeck.
« Les vents au pôle Nord sont très stables et ne présentent pas de problèmes de rafales, de vortex ou d’autres phénomènes, car il n’y a aucun terrain susceptible de perturber l’écoulement de l’air. On ne peut pas demander un site d’atterrissage plus sûr ».
Empreinte carbone très basse
« La vision d’OceanSky est de rendre l’aviation durable », explique Lawaczeck.
- OceanSky prévoit que ses dirigeables seront d’abord équipés d’une propulsion hybride utilisant du biocarburant, mais l’objectif est de passer plus tard à une propulsion entièrement électrique.
- Lawaczeck est déterminé à ce qu’aucun déchet ou autre trace d’activité ne soit laissé sur le site. En réalité, les aspects environnementaux du projet figurent en bonne place dans le discours marketing de la startup.
L’aube d’une nouvelle ère de dirigeables ?
Les réservations sont désormais ouvertes, mais les voyages polaires d’OceanSky ne sont pas à la portée de toutes les bourses, moyennant un prix de 232 845 dollars pour une cabine de deux personnes.
L’entrepreneur suédois a l’intention d’étendre ses activités au-delà du voyage expérimental, en transportant des marchandises et des passagers.
Le plan d’OceanSky prévoit de porter sa flotte à plus de 100 dirigeables d’ici dix ans, la première expédition devant avoir lieu en 2023 ou 2024.
« Nous espérons faire une réelle révolution dans la façon dont les gens voyagent à l’avenir et nous voyons un grand potentiel dans l’ALT comme une option abordable pour un voyage confortable, élégant et propre pour les passagers conscients. »
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