Il en existe d’autres plus dangereux et plus fous que Daech et plus près que ce que vous ne pensez

On est à peine – enfin pas véritablement – remis des attentats de Bruxelles. La semaine passée il s’est déroulé au Monténégro, pas si loin de nous, quelque chose qui a fait s’allumer les feux de détresse des experts en terrorisme. Et cette fois, ça n’est pas lié à l’islam ou à l’extrême droite. Mais c’est peut-être la plus grande menace à laquelle nous sommes confrontés.

Voilà ce qu’il s’est passé: au Monténégro il y a eu une invasion de membres d’Aum Shinrikyo dans un hôtel.

Pour ceux qui ont suivi les nouvelles en 1995 – il y a plus de 20 ans donc – ça leur rappelle peut-être quelque chose. Aum Shinrikyo (オウム真理教 Ōmu Shinrikyō) est une secte terroriste japonaise dirigée par Shoko Asahara. C’est le seul mouvement terroriste qui ait réussi à commettre une attaque chimique. Ils l’ont fait en 1991 dans le métro de Tokyo. Il y a eu 13 morts et 5.500 blessés. Parmi eux, des victimes qui sont mutilées à vie ou qui souffrent de maladies chroniques.

Shoko

Shoko Asahara se trouve au Japon et attend le jour de son exécution. Après l’attentat de Tokyo, des choses étranges ont été mises en lumière. Comme le fait qu’ils aient acheté un terrain en Australie pour aller expérimenter dans l’Outback l’arme atomique qu’ils voulaient construire. Il est aussi apparu que les membres de la secte terroriste venaient de toute les couches de la population et étaient assez discrets. Il y avaient beaucoup de jeunes qui étaient scolarisés et riches mais qui ne trouvaient pas leur place dans la société de l’époque. La secte a reçu le nom de « secte de l’élite ».

De manière générale, on a présupposé qu’Aum Shinrikyo a cessé tout doucement d’être une menace. En février 2000, il y a eu un grand changement dans l’organisation. Jōyū Fumihiro, d’abord porte-parole d’Aum Shinrikyo, a pris la place d’Asahara. La secte a changé son nom en Aleph, et ils ont commencé à penser de manière moins radicale. Ils ont pris de la distance avec l’extrémiste Aum Shinrikyō et ils se sont éloignés des textes provocants. Aleph s’est excusé pour l’attentat et a fondé une organisation de soutien avec laquelle ils ont payé les dégâts faits aux victimes par Aum.

La nouvelle organisation a pris ses distances avec Asahara mais ne veut pas perdre toute contact avec leur père spirituel. La secte a reçu de moins en moins d’intérêt public et est passée en arrière plan. Elle existe encore mais vis sa propre vie et est moins radicale. La secte semble surtout résister en Russie.

Alarmant

C’est encore plus surprenant ce qui a été mis en lumière quand la police de Monténégro est descendue la semaine dernière dans un hôtel à Danilovgrad. 58 membres d’Aum Shinrikyo tenaient une sorte de conférence. Le groupe avait réservé tout l’hôtel pour laisser les regards indiscrets dehors.

Ce que la police a découvert était une sorte d’hommage en mémoire de Shoko Asahara. Différents membres étaient en train de regarder des petits films de l’attentat de Tokyo. Parmi eux, 43 venaient de Russie, 4 du Japon, 7 de Biélorussie, 3 d’Ukraine et il y avait aussi une personne d’Ouzbékistan.

Que la secte terroriste existe toujours en opposition avec ce qui était supposé, qu’elle – en opposition encore une fois avec ce qui était supposé – n’ait pas abandonné ses plans apocalyptiques, ce n’est pas rassurant du tout.

Les services d’informations ne savent pas encore combien de membres compte l’organisation. Mais ils devraient être au moins 4.000!

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