Plus rien ne va pour Manuel Valls. L’ancien Premier ministre a annoncé hier vouloir se présenter aux élections législatives sur les listes de la « République en Marche », le mouvement rebaptisé d’Emmanuel Macron. Sauf qu’il est refusé, parce qu’il ne remplit pas les « critères d’acceptation ». Et que dire de son propre parti? Le PS a lancé une procédure pour l’en exclure.
On peut dire que Manuel Valls a touché le fond, il se retrouve piégé dans une situation qu’il s’est lui-même créée. L’ancien Premier ministre de François Hollande semble rejeté de tous bords et est dans de sales draps pour les élections législatives de juin.
Après sa cuisante défaite face à Benoît Hamon, à la primaire à gauche en janvier dernier, Manuel Valls ne lâche rien et veut faire son grand come-back en politique. Il a annoncé hier vouloir se présenter aux élections législatives sur les listes de la « République en Marche » (REM), le mouvement rebaptisé du nouveau président, Emmanuel Macron.
Pour cela, il devait déposer officiellement sa candidature, et il ne lui restait, au moment de sa grande annonce, plus que quelques heures. Mais c’est mort, son dossier a déjà été rejeté, sans même être passé par la case évaluation.
« À ce jour, il n’est pas dans les critères d’acceptation de sa demande d’investiture, et donc la commission nationale d’investiture que je préside ne peut pas analyser la candidature de monsieur Valls », a ainsi déclaré à Europe 1 Jean-Paul Delevoye, le président de la commission chargée de retenir les candidats sur les listes.
Et pourquoi? Valls aurait, en fait, dû quitter le PS pour remplir ces critères d’acceptation. C’est un peu normal, il faut tout de même adhérer au mouvement de Macron, pour pouvoir postuler. De plus, une candidate a déjà été présélectionnée dans l’Essonne, la circonscription où Manuel Valls a été élu pour la première fois en 2002.
La République en Marche annoncera demain sa liste officielle de candidats, mais il faut être clair: ça sent franchement très mauvais pour Valls.
Manuel Valls "A ce jour, il n’est pas dans les critères d’acceptation de sa demande d’investiture" @Delevoye #E1Matin pic.twitter.com/DmX7oBkAlM
— Europe 1 (@Europe1) 10 mai 2017
Même le PS ne veut plus de lui
Et pourtant, bien avant le premier tour des élections présidentielles, Valls avait déjà témoigné son soutien pour le mouvement centriste et libéral de Macron. Une rupture totale avec son propre parti: les socialistes.
Comme on ne peut pas rester longtemps assis entre deux chaises, le Parti socialiste a, à son tour, réagi. Très négativement, tu t’en doutes.
Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a ainsi annoncé à BeurFM qu’ »une procédure est en cours » pour exclure Valls du parti. « Il est déferré devant la commission des conflits », a-t-il précisé.
Les autres membres du PS parlent de « trahison » et d' »opportunisme politique ». Ainsi, « Manuel Valls aurait dû attendre un peu avant de polluer une semaine extrêmement importante, qui est regardée dans le monde entier et qui fait la fierté de la France », a réagi la ministre de l’Environnement, Ségolène Royal, au micro de RTL. De son côté, Benoît Hamon a dit à France Inter: « On est dans une fin de cycle. Il y a une forme de faillite morale. Je crois plus aux aurores incertaines qu’à l’opportunisme compulsif de quelques uns », visant clairement Valls.
Outch, quelle humiliation. Mais bon, il ne devait pas s’attendre à mieux, après avoir lâché hier au micro de RTL que « le Parti socialiste est mort ».
Une procédure est en cours. Il est déferré devant la commission des conflits. #Valls #BeurFM
— Jean-Chr. Cambadélis (@jccambadelis) 10 mai 2017
#Valls, en ce moment, c'est un peu du Goldman : "Je marche seul…" ?
— Christian Delporte (@chdelporte) 10 mai 2017