Faire passer l’âge de la retraite de 56 ans (en 2018) à 63 ans (pour 2030) est une mesure « inacceptable » pour les quatre syndicats militaires du pays. Cette décision prise par le gouvernement Michel dans le cadre de l’établissement du budget 2017 a reçu un très mauvais accueil. Les syndicats menacent d’entamer des actions de revendications.
« Le Gouvernement démontre ainsi qu’il ne témoigne pas du moindre respect pour l’engagement et la loyauté de nos militaires qui, tous les jours, s’investissent dans la sécurité de notre société », peut-on lire sur le site du syndicat militaire AMCP-CGPM. Lundi, le front commun du personnel militaire, composé de quatre syndicats, a appris par le ministre de la Défense Steven Vandeput (N-VA) que l’âge de leur pension allait être relevé progressivement.
Pour 2017, l’âge passe de 56 à 57 ans. Puis, chaque année, cela augmentera d’une demi-année, pour arriver à 63 ans en 2030. Pour les militaires, qui estiment avoir déjà beaucoup donné cette année avec les différentes alertes de sécurité qui les ont obligés à rester en rue pendant de long mois, cette mesure est vue comme un « manque de reconnaissance du gouvernement », voir un « mépris du gouvernement. »
La Défense en faillite
Le gouvernement n’a pas uniquement modifié l’âge du départ à la retraite, il va également supprimer les calculs avantageux (tantièmes) à partir de janvier 2019 et il compte introduire de conditions de carrière pour partir à la retraite. Ce qui signifie que les militaires vont devoir prester un nombre minimal d’années avant de pouvoir bénéficier d’une pension.
Toutes ces restrictions budgétaires ont été très mal accueillies par les syndicats militaires qui y voient déjà la mort de l’Armée. Cette mise à la retraite tardive va entraîner des coûts supplémentaires: jusqu’à 100 millions d’euros par année. « Ce qui risque de conduire la Défense à la faillite », a précisé une source anonyme mais spécialiste du dossier à Belga.
« En outre, ces mesures vont à l’encontre des ambitions de l’accord gouvernemental et de la Vision stratégique de la Défense: un rajeunissement de l’armée et une carrière militaire attrayante », ont déclaré le Syndicat libre de la Fonction publique (SLFP) Défense, la CSC-Services publics, la Centrale générale des Services Publics (CGSP) et la Centrale générale du Personnel militaire (CGPM, apolitique).
Actions de revendications
« En tant que représentants du personnel militaire, nous trouvons inacceptables ces décisions du Gouvernement, » a déclaré l’AMCP-CGMP qui attend autant de la part du Gouvernement que du ministre de la Défense un changement du régime de pension « qui tienne la route » pour les militaires.
« En tant que syndicats, nous mettrons tout en œuvre pour restreindre ces mesures de sorte que la spécificité du métier de militaire reste reconnue, » ajoute-t-il. Du coup, il faut s’attendre à voir l’armée se mettre en grève car « au cours de jours et semaines à venir, nous prévoirons des actions syndicales ciblées. »
Mesure du gouvernement Charles Michel : Les syndicats militaires ne décolèrent pas. https://t.co/BPzZoIR1qA pic.twitter.com/Q79mkU5q7z
— À l'Avant-Garde (@BelDefence) October 17, 2016