Grève sauvage à la SNCB: ça roule en Flandre, blocage complet en Wallonie

Comme annoncé hier soir, la grève surprise se poursuit aujourd’hui à la SNCB. Enfin surtout du côté francophone où certains syndicats ont déclaré qu’ils iraient « au finish ». Les cheminots veulent garder leurs jours de récupération qu’une nouvelle circulaire de la direction vient remettre en cause. Côté néerlandophone, cette circulaire ne semble pas trop poser de problèmes. L’union syndicale dans ce pays a du plomb dans l’aile…

C’était donc attendu, c’est le blocage complet sur les rails ce matin. En Wallonie en tout cas, où les syndicats socialistes et chrétiens ont poursuivi la grève entamée hier soir à 22h. Ce matin plusieurs piquets de grèves sont installés devant les gares wallonnes.

« La situation est duale sur le réseau ferroviaire belge », a déclaré Thierry Ney, porte-parole de la SNCB. « La circulation est totalement à l’arrêt en Wallonie, et normale en Flandre », explique-t-il. Dans les faits, la grève wallonne a aussi un léger impact sur le réseau flamand, et plus encore sur le réseau bruxellois.

Blocage sur l’ensemble du réseau wallon, la Flandre légèrement touchée

Aucun train ne roule vers la capitale sur les lignes Charleroi-Bruxelles, Mons-Bruxelles, et Tournai-Bruxelles. Toute la dorsale wallon est également coupée entre Namur, Liège et Charleroi. Seul 60% du trafic est assuré entre Louvain-la-Neuve et Bruxelles. Un geste pour les étudiants?

Par contre, presque tous les trains sont en circulation dans le nord du pays. Seul 50% du trafic est assuré par contre entre Gand et Anvers et 70% entre Bruxelles et Anvers.

« Les gens sont pris au piège »

Le ministre de la Mobilité, François Bellot (MR) expose son incompréhension à « Matin Première » sur la RTBF: « un protocole d’accords avait été signé en 2009 entre les syndicats et la SNCB. Et ces accords prévoyaient la fin de ces grèves sauvages », rendant le préavis indispensable. Et pourtant, force est de constater que ce protocole n’a pas beaucoup d’importance aux yeux des syndicats. « Tout ça pour un seul article d’un accord social qui n’a même pas encore été signé » et qui concerne les jours de récupération des professionnels du train.

Communautaire cette grève sauvage? « En tant que Wallon et francophone, quand je lis la presse flamande ce matin, cela m’attriste. » Le ministre veut aussi que les syndicats se rendent compte de l’impact que de telles actions peuvent faire dans l’opinion publique. Un mouvement qui prend au piège les usagers. » Il en appelle donc à la responsabilité des patrons du rails et des représentants des travailleurs.

Vers une fin du personnel statutaire à la SNCB? La N-VA a proposé ce matin dans L’Echo, de remettre en cause le statut de fonctionnaire des travailleurs de la SNCB, voulant voir progresser les contractuels. François Bellot botte en touche: « la base de l’accord social, c’est le statutaire. Mais chacun doit prendre ses responsabilités. » En effet, la directive européenne qui libéralise le rail oblige notre pays à améliorer ses performances pour 2023. Or, la chance a été laissée à l’opérateur historique, la SNCB, de réaliser ces performances. »Il sera donc de la responsabilité de chacun d’atteindre ces objectifs », ajoute-t-il encore.

« La grève de la SNCB est inacceptable »

Le président du MR, Olivier Chastel se dit choqué par la grève en cours à la SNCB: « cette grève sauvage empêche les étudiants de rejoindre leurs écoles en pleine période d’examens. Elle empêche les navetteurs de se rendre au travail. Elle nuit à nouveau à l’image de notre pays, et singulièrement à sa partie francophone », a-t-il déclaré dans un communiqué. Il condamne les syndicats « débordés par leur base » et rappelle que les accords conclus via la concertation sociale ont été acceptés par les syndicats.

Or ces accords prévoient que les travailleurs qui prestent 38 heures par semaine, au lieu des 36 heures prévues, peuvent récupérer ces heures sous forme de crédit. Mais seulement pour les semaines prestées. Si un travailleur prend une semaine de congé, il ne peut logiquement pas récupérer ces 2 heures supplémentaires. Et c’est là que le bât blesse, les syndicats ne sont plus d’accord avec cette disposition.

« De la désinformation, réagit-on du côté de la CGSP. « On cherche à nous discréditer alors que les travailleurs se sentent de plus en plus mal, sont fatigués parce qu’il y a de moins en moins de personnel et qu’ils sont de plus en plus sous pression », a rétorqué Philippe Dubois, le secrétaire permanent de la CGSP. D’après lui, quand la semaine de 36 heures a été négociée, elle s’accompagnait d’une perte salariale compensée par 13 jours de crédit et des engagements du personnel. Or, ça n’a jamais été traduit dans les faits. Les syndicats voient donc cette nouvelle mesure comme une entrave de plus à leurs conditions de travail.

Sources: RTL et RTBF

Screenshot rail.be
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