G. Bourgeois veut réformer l’État belge: il y a « une frontière de la grève, et les Flamands crachent sur cela »

Et c’est reparti pour des débats communautaires. Remercions le ministre-président Geert Bourgeois (N-VA) qui, à la veille de la Fête de la Communauté flamande, a résumé la Belgique en deux entités: les Flamands travailleurs et les Wallons grévistes. Interviewé par VTM Nieuws, il a expliqué que réformer l’État serait au cœur de sa campagne pour 2019. Il souhaite ainsi confier d’avantage de compétences à la Flandre.

Quand le gouvernement Michel s’est formé, on avait dit qu’on arrêterait de se prendre la tête sur des histoires linguistiques. Fini les querelles communautaires entre le nord et le sud de la Belgique. Pourtant, le ministre-président du gouvernement flamand Geert Bourgeois (N-VA) a relancé le débat ce dimanche, à la veille de la Fête de la Communauté flamande.

« Les oppositions communautaires n’ont pas disparue, au contraire elles sont plus fortes que jamais », a déclaré M. Bourgeois, en faisant référence aux grèves de cette fin de printemps. « Je pense que les gens se souviennent très profondément des grèves brutales, les grèves du rail et celles des gardiens de prison. Les syndicats de gardiens flamands ont dit qu’ils avaient obtenu tout ce qu’ils pouvaient obtenir, mais les Wallons ont continué de faire grève. »

Les Wallons font grève? Retirons leur des compétences

En substance, Bourgeois reproche aux « Wallons » de vouloir miner l’État de droit belge par leurs réclamations. Tandis que les « Flamands », après avoir été entendus, auraient repris leur travail. Du coup,cela aurait renforcé la fracture nord-sud: « cela a mené à ce que la frontière linguistique soit devenue aussi une frontière de la grève, et les Flamands crachent sur cela ».

Selon M. Bourgeois, les Flamands aiment « pouvoir aller travailler » et ils ne supportent pas et de « ne pas avoir de liberté de circuler. » Du coup, ils cracheraient sur les grévistes et les Wallons. Il a juste oublié de préciser qu’une grosse partie de la Wallonie râlait également durant les grèves et s’énervait de ne pas pouvoir se déplacer.

Inami et Brexit

Le ministre-président a également évoqué la crise des numéros Inami et le projet de la ministre fédérale de la Santé Maggie De Block (Open Vld). Selon lui, « les Flamands ont, comme toujours, respecté les accords. »

« Nous organisons depuis des années des examens d’entrée pour nos médecins. Des examens difficiles, grâce auxquels nous évitons que beaucoup trop de médecins affluent et parvenons à limiter les coûts des soins de santé. Les Wallons s’en sont moqués joyeusement ».

Ensuite, le Brexit: avec la fermeture des frontières britanniques, de nombreuses entreprises flamandes en commerce avec la Grande-Bretagne vont souffrir. Selon Bourgeois, qui est aussi le Ministre flamand de la politique étrangère et du patrimoine, les Wallons se seraient réjouis de cette mauvaise nouvelle.

Réformer l’État de droit en 2019

En gros, pour M. Bourgeois, les problèmes de la Belgique viendraient de la Wallonie. Et pour que ça cesse, il propose de réformer l’État de droit afin de pouvoir donner plus de compétences à la Flandre. Ce sera d’ailleurs le thème principal défendu par son parti, la N-VA, pour sa campagne électorale de 2019;

Ce qui est étrange, c’est que M. Bourgeois associe les grévistes à l’entièreté de la Wallonie et met tout le monde dans le même sac. Ce ne sont pas des stéréotypes ça? Et ce n’est pas avec des stéréotypes qu’on renforce les problèmes communautaires?

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