Depuis hier, François Hollande subit un flot de critiques qui vient de toute part. Le début de la polémique démarre avec un livre sur le président français rédigé par deux journalistes du Monde. Ce livre n’est pas encore sorti mais plusieurs extraits ont déjà été dévoilés par L’Express et Marianne. On peut y lire des propos pas franchement à l’avantage de l’actuel président de la République. Notamment sur sa vie sentimentale, ce qui n’a pas manqué de faire réagir Valérie Trierweiler qui a répliqué du tac au tac. Les observateurs s’étonnent d’une telle transparence de la part de François Hollande.
Ça doit être l’ambiance à l’Elysée! Des confidences chocs de François Hollande ont été révélées dans le livre au titre évocateur: « Un président ne devrait pas dire ça ». Il s’agit de cinq ans de confidences du président français sur à peu près tous les sujets. Le livre doit paraître ce jeudi en librairie mais voici déjà quelques extraits qui ont fait réagir.
Trop d’immigration?
La première polémique vient d’un sujet très sensible: l’immigration. Six mois avant le massacre de Charlie Hebdo, en janvier 2015, François Hollande se laisse aller sur les crispations identitaires et communautaires: « Est-ce tabou, en étant de gauche, de dire qu’il y a trop d’immigration? », interrogent les journalistes. « Je pense qu’il y a trop d’arrivées, d’immigration qui ne devrait pas être là », répond le président à leur grand étonnement.
Il aborde ensuite le sujet délicat de l’Islam et ne tourne pas autour du pot: « Qu’il y ait un problème avec l’islam, c’est vrai, nul n’en doute. Parce que l’islam demande des lieux, des reconnaissances. Ce n’est pas l’islam qui pose un problème dans le sens où ce serait une religion qui serait dangereuse en elle-même mais parce qu’elle veut s’affirmer comme une religion dans la République ».
« La femme voilée sera la Marianne de demain »
On peut aussi retrouver des propos sur le même thème mais qui a trait au voile que portent certaines musulmanes: « Qu’est-ce qui fait que nous sommes, en France, même si nous habitons des territoires différents, liés par quelque chose qui nous dépasse? » […] Avant d’enchaîner par la phrase choc: « La femme voilée d’aujourd’hui sera la Marianne de demain ».
Il développe: « Si on arrive à lui offrir les conditions pour son épanouissement, elle se libérera de son voile et deviendra une Française, tout en étant religieuse si elle veut l’être, capable de porter un idéal. » Le pari? « C’est que cette femme préférera la liberté à l’asservissement. Que le voile peut être pour elle une protection, mais que demain elle n’en aura pas besoin pour être rassurée sur sa présence dans la société. »
Tollé immédiat sur la toile: le président français y est notamment accusé de faire preuve de laxisme par rapport à l’Islam radical. Mais à relire les propos de François Hollande, ils n’ont sans doute pas parcouru les extraits jusqu’au bout.
Hier comme demain, #Marianne ne sera jamais voilée !https://t.co/ZzE88jzN0V
— Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) 11 octobre 2016
#Hollande:"La femme voilée d’aujourd’hui sera la Marianne de demain". Face à l'#islam, il incarne le renoncement ! Subir plutôt que sévir…
— Karim Ouchikh (@OuchikhKarim) 12 octobre 2016
« L’obsession de Valérie, ce n’était pas Julie ou une autre, c’était Ségolène »
Les confidences de François Hollande aux deux journalistes vont même jusqu’à sa vie privée. Notamment ces propos concernant son couple avec Valérie Trierweiler, il déclare: « L’obsession de Valérie, ce n’était pas Julie ou une autre, c’était Ségolène […] Elle n’était jamais rassurée. Parce qu’elle pensait toujours que Ségolène allait revenir ».
Le président français est aussi revenu sur la polémique des « sans-dents », une expression qu’il a bien tenue mais dans un contexte tout à fait différent que celui rapporté par Valérie Trierweiler justement: « Je lui ai dit : Je vois des gens qui viennent vers moi dans les manifestations, ce sont des pauvres, ils sont sans-dents ».
L’intéressée n’a visiblement pas apprécié cette double sortie. Ce mercredi, elle a diffusé sur Twitter ce que lui aurait confié François Hollande à l’époque, et on est très loin du contexte avancé par François Hollande: « Je suis avec ma copine Bernadette dans une grande manifestation dans son canton. Je lui ai fait un numéro de charme. Mais tu ne dois pas t’inquiéter. Dans son discours, elle a fait un lapsus formidable. Rire général, même chez les sans-dents ». Ca doit être chouette en ce moment à l’Elysée.
Pourquoi François?
En France, on s’étonne d’une telle transparence de la part du président de la République. Certains parlent même de faute politique. C’est vrai que laisser deux journalistes pénétrer dans une telle intimité, ça pose question. Ils ont pu ainsi assister à plus de 100 heures d’interviews, de confidences, ils ont même participé à des réunions. Le président a bien entendu permis la parution de ce livre mais sans aucune relecture. Il ne connaissait pas la date de parution non plus.
Pourquoi le président s’est-il laissé aller à ces confidences? D’abord dans un souci de transparence. Il veut toujours être le président normal et veut se détacher de son prédécesseur: pas de mensonge, pas de mystère, il veut que les Français croient que François Hollande dise ce qu’il pense. Enfin, il est au crépuscule de son quinquennat, cela l’amusait peut-être d’avoir une chronique sur ces cinq années pour le moins délicates.
C’est en tout cas, de notre point de vue, vraiment maladroit. Il donne l’impression de savoir mieux se confier à des journalistes qu’aux Français. Et puis la fonction présidentielle ne doit-elle pas exiger un minimum de secret? La question est posée. Mais quand on est garant des institutions et de la stabilité de l’Etat, faut quand même faire gaffe. Spécialement en France où le président (la fonction) est toujours vu comme le gros patron de la Nation.
1- "Je suis avec ma copine Bernadette dans une grande manifestation dans son canton. Je lui ai fait un numéro de charme. Mais tu ne dois pas
— Valerie Trierweiler (@valtrier) 12 octobre 2016
2- t'inquiéter. Dans son discours, elle a fait un lapsus formidable. Rire général, même chez les sans-dents" F. Hollande. 31/05/2005. 12h39
— Valerie Trierweiler (@valtrier) 12 octobre 2016