Fini, les arnaques aphrodisiaques. Hong-Kong s’attaque enfin sérieusement au trafic d’ivoire

Pour la plus grande joie des activistes, le gouvernement de Hong-Kong a décidé d’interdire la vente d’ivoire. Pas mal pour la plus grosse plaque tournante au monde qui finançait des conflits en Afrique et menaçait dangereusement la survie des éléphants.

Fini les souvenirs taillés dans les défenses d’éléphants. Au revoir les petites poudres blanches soi-disant aphrodisiaques. Le plus gros marché d’ivoire au monde est en passe de disparaître grâce aux nouvelles lois que Leung Chun-Ying, le Chef de l’exécutif de Hong-kong, souhaite appliquer. Dans ces lois, on trouve l’interdiction totale d’exporter autant que d’importer toutes marchandises contenant de l’ivoire sur son territoire. Mais également, un renforcement radical des mesures anti-contrebandes et des peines carcérales. Le contrebandier qui se fait attrapé risque aujourd’hui sept ans de prison… au lieu de deux.

Nouvelles règles, nouvel avenir

Pourquoi cette décision soudaine alors que Hong-Kong, à l’inverse de nombreux pays, prétendait encore et toujours à vendre de l’ivoire de façon régulé tandis qu’elle écoulait en réalité les plus gros stocks de la planète ? Remercions la CITES, la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction. Cet accord entre les États veille à ce que le commerce international ne détruise pas l’entièreté des quelques animaux qui subsistent sur notre planète. Grâce à eux, la Chine et les États-Unis ont convenu en septembre 2015 de bannir définitivement le commerce de l’ivoire. Et en ce début d’année 2016, le Chef de l’exécutif de Hong-Kong a décidé de prendre de sérieuses mesures pour mettre fin à ce trafic d’ivoire sur son territoire. Trafic qui monte à environ 111 tonnes par an.

EPA

Plaque tournante et répercussions mondiales

La majorité des clients sont des touristes chinois qui viennent acheter ce qui est interdit dans leur pays. Ils achètent des figurines, des statuettes ou même des poudres aphrodisiaques. Mais pour que ce commerce puisse se faire, environ 30.000 éléphants par an doivent être abattus. Un chiffre qui claque méchamment face au nombre chaque fois plus réduit d’éléphants sur la planète. Ils étaient 1,2 millions en 1980. Ils ne sont plus que 420.000 aujourd’hui. Ce qui fait une réduction de 65 %. En 2012, le Fish and Wildlife Service (FWS) a estimé que les braconniers tuaient un éléphant toutes les 15 minutes…

Le problème ne se limite pas aux espèces menacés. Le commerce d’ivoire rapporte tellement qu’il permet de financer des conflits en Afrique de l’Est. Il gangrène également les administrations en renforçant la corruption dans des pays extrêmement pauvres. Dès lors, on ne peut que se féliciter de la décision prise par le gouvernement de Hong-Kong. Il faut espérer qu’elle aura une incidence sur le plan géo-politique planétaire et qu’elle incitera les adeptes de l’ivoire à se trouver une autre passion.

Sources : The National Geographic, Vice News, WWF
Plus
Lire plus...