Fin des éco-chèques: mais pourquoi ne pas remplacer aussi les chèques-repas par du cash?

RTBF

Les éco-chèques vont disparaître. 1,45 million de Belges touchaient jusqu’à 250 euros chaque année sous cette forme. Mais ça faisait beaucoup de paperasse, de commissions élevées et nombreux étaient ceux qui au final oubliaient de dépenser cette somme. Ces chèques seront remplacés par une prime nette. La question est pourquoi les chèques-repas ne sont pas aussi supprimés: ce système est obsolète.

Soyons honnêtes: recevoir des éco-chèques, c’est juste bon pour se tirer les cheveux. Tu reçois un bonus d’une centaine d’euros mais tu peux seulement le dépenser dans certains magasins « verts » pour acheter des produits « verts ». C’est seulement une fois que tu as un peu compris le système que tu découvres que tu peux acheter pas mal de choses qui n’ont pas trop de rapport avec des produits « verts »: des plaques de plâtre jusqu’au vin bio, en passant par les machines à laver et l’électronique. Tout ça avec des éco-chèques.

Mais le problème avec ces chèques allait au-delà de ces règles étranges. En fait, nombreux sont ceux qui oubliaient qu’ils avaient reçu cette prime et finissait par ne pas utiliser cet argent. Sans oublier la charge administrative que représente cette prime pour les entreprises qui délivrent ces chèques. Mais ça restait un moyen peu coûteux de filer une prime à ses employés: sur ces 250 euros, il n’y avait ni impôts, ni cotisations sociales à payer.

Accord à la Chambre

À la Chambre, les députés de la majorité travaillent sur un accord pour supprimer les éco-chèques. Egbert Lachaert (Open VLD), Zuhal Demir (N-VA) et Stefaan Vercamer (CD&V) réfléchissent avec le MR à une nouvelle formule. Ils veulent remplacer le chèque par une somme nette. Ce qui signifie qu’il n’y aura pas d’impôts ou de charges sociales à payer sur cette somme: l’employé touchera juste en espèces une prime nette de 250 euros.

Encore plus qu’avant, les employeurs devraient être fous pour ne pas donner cette prime à leurs employés à la fin de l’année. En plus, selon les chiffres de Lachaert, la moitié des employés ne venaient pas récupérer leur éco-chèques. Ils les oubliaient parce que c’était un produit auquel ils n’accordaient pas trop d’intérêt. Mais 250 euros en liquide, ça ne s’oublie pas.

Les chèques-repas restent

Les seuls perdants dans cette histoire, ce sont Sodexo et Edenred, les deux sociétés qui distribuent les bons. Les belles commissions qu’elles se prenaient sur ces chèques, elles ne les auront plus.

Le secteur « vert », qui bénéficiait également de ces éco-chèques, va aussi y perdre: la nouvelle prime n’a plus aucun rapport avec les produits qui étaient marqués comme verts. Avec cette prime, l’employé fait maintenant ce qu’il veut où il veut.

En fait, on pourrait aussi facilement appliquer ce raisonnement aux chèques-repas. Parce que même s’ils sont mieux utilisés, ça reste un système bizarre: un système de paiement supplémentaire, plus de paperasserie, et au final, ça représente aussi une « perte », parce que beaucoup de gens oublient de tout dépenser. La majorité des partis flamands est partante pour supprimer les chèques-repas et les remplacer par un remboursement net. Mais le MR n’ose pas. La puissance du lobby Sodexo est trop grande, dit-on dans les couloirs.

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